Le chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Josep Borrell, a condamné mardi à Bruxelles "l'ingérence étrangère" dans la crise libyenne, dans un communiqué à l'issue d'une réunion avec les ministres des Affaires étrangères français, allemand, britannique et italien sur la Libye. Interrogé par des journalistes sur le communiqué commun condamnant l'"ingérence étrangère" sans autre précision, il a souligné: "c'est évident que cela fait référence à la décision turque d'intervenir avec des troupes (au sol) en Libye, qui est quelque chose que nous rejetons et qui accroît nos inquiétudes sur la situation" dans ce pays. Les ministres des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian, allemand Heiko Maas, italien Luigi Di Maio et britannique Dominic Raab, se sont réunis "en urgence" à Bruxelles pour discuter de la situation en Libye et du dossier iranien. A l'issue de la réunion, ils ont condamné toute "ingérence extérieure" dans la crise en Libye. Dans ce pays en proie au chaos, "une cessation immédiate des hostilités est cruciale", indique le communiqué signé également par le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell. "L'ingérence extérieure persistante nourrit la crise", estiment-ils. "La Libye est devenue un lieu où d'autres puissances se livrent une guerre par forces interposées, et nous ne voulons plus l'accepter", a déclaré le ministre allemand Heiko Maas, en arrivant à Bruxelles, selon des sources diplomatiques européennes. Le chef de la diplomatie allemande italienne, Luigi Di Maio, est ensuite attendu en Turquie. De son côté, M. Raab se rendra mercredi à Washington, selon les mêmes sources. Selon plusieurs sources européennes, MM. Maas, Le Drian et Raab devaient poursuivre leurs discussions à Bruxelles sur les conséquences de l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani, tué vendredi dans un raid américain près de l'aéroport international de Baghdad. Le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne sont co-signataires avec l'Iran de l'accord de 2015 sur le nucléaire, dont les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement en 2018 en réactivant un régime de sanctions à l'encontre de Téhéran, déclenchant une nouvelle crise entre Washington et Téhéran.