Les dirigeants du Sahel s'apprêtent à se réunir lundi à Pau (France) pour le sommet du G5 Sahel, sur fond de recrudescence des attaques terroristes contre les civils et les militaires dans la région alors que les populations locales réclament le départ des forces étrangères accusées d'inéficacité. En effet, au moins neuf civils ont été tués, samedi, dans une attaque perpétrée par des individus armés non identifiés dans la localité de Sollé dans le Sahel burkinabè, ont indiqué des sources sécuritaires. "Plusieurs individus armés non identifiés ont attaqué samedi des commerçants à Sollé dans le Sahel burkinabè. Au moins neuf civils ont été tués", précisent les mêmes sources, ajoutant que les assaillants ont également brûlé des camions des commerçants. Cette attaque intervient au moment où l'armée burkinabè multiplie les offensives contre le terrorisme, qui a fait plus de 700 morts et 560 000 déplacés depuis 2015, selon des chiffres officiels. Jeudi dernier, quelque 89 militaires nigériens ont été tués dans une attaque terroriste contre un camp militaire à Chinagodar dans l'ouest du Niger, à proximité de la frontière avec le Mali, selon des sources sécuritaires. "Le gouvernement français est un frein à notre développement", ou "Barkhane doit quitter", "les FAMa (Forces armées maliennes) peuvent sécuriser le Mali", ont écrit les manifestants sur les nombreuses banderoles brandies tout au long de leur rassemblement sur la place de l'indépendance en plein centre de la capitale. Il est à noter que l'échec des forces étrangères au Mali et dans les pays du Sahel de manière globale est reconnu aussi bien par l'ONU que la France disposant du plus grand nombre de soldats dans la région. L'inscription de la nécessité de revoir la stratégie sécuritaire dans la région du Sahel, qui figure à l'ordre du jour du Sommet de Pao lundi, est une preuve que la stratégie mise en place jusqu'ici est inefficace, selon les observateurs. Selon l'ONU, les pays engagés dans la sécurisation de la région doivent mettre le paquet s'agissant des moyens de lutte antiterroriste. Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, entend ainsi lancer à Pau "un appel à la solidarité internationale" avec le Sahel "dans le combat contre le terrorisme". Le Sommet de Pau verra, outre la présence des dirigeants des pays du Sahel Sahel (Tchad, Niger, Burkina Faso, Mali, Mauritanie), le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, le président de la Commission de l'Union africaine Moussa Faki et le président du Conseil européen, Charles Michel.