Les efforts menés pour sauvegarder la paix en Afrique sont "anéantis" par la menace terroriste, a déclaré à Addis Abeba, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, appelant à une "réévaluation de la doctrine de sécurité de l'Union africaine". Moussa Faki qui s'exprimait au Conseil exécutif de l'UA, a indiqué que "la progression des attaques terroristes dans la région du Sahel et le conflit en Libye constituaient une source de préoccupation majeure pour le continent". "La nature complexe de ces conflits nécessite une réévaluation de la doctrine de sécurité pour lequel l'objectif faire taire l'arme a été établi. Nous avons besoin d'une solution de paix innovante et inclusive", a déclaré Mahamat lors de cette réunion ministérielle de deux jours consacrés à l'agenda du sommet des chefs d'Etats africains. Le président de la Commission africaine a rappelé la liste des conflits qui troublent la paix en Afrique, du conflit en Libye jusqu'aux menaces terroristes en Somalie, au Sahel et dans le pourtour du bassin du lac Tchad. Corroborant les propos de Moussa Faki, la secrétaire exécutive de la commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (ECA) Vera Songwe, a indiqué que le nombre de pays en conflit armés est passé de 7 en 2005 à 17 en 2020. Citant des données de l'institut de recherche sur la paix d'Oslo, Mme Songwe a indiqué que les conflits armés se sont amplifiés en Afrique progressant de 7 à 21 durant la période 2005-2018. Aujourd'hui, l'objectif de faire taire les armes doit être "traité de manière globale", a-t-elle ajouté, appelant les gouvernements africains à réduire efficacement les armes à feu en mettant en place un système de gouvernance pour la circulation des armes, et en imposant les pratiques internationales pour leurs importations. Pour que l'objectif de "Faire taire les armes" soit couronné de succès, "les pays africains ont besoin aussi d'améliorer la gouvernance de leurs sociétés, de construire des processus de prise de décision plus transparents et des institutions plus inclusives", soutenues par l'Etat de droit, a soutenu la secrétaire exécutive de la CEA dans son intervention devant le Conseil exécutif. De son côté, le président du Conseil exécutif de l'UA, l'Egyptien Sameh Choukri, a relevé que les questions liées à l'objectif "faire taire les armes" doivent être "discutées dans le but de trouver des solutions africaines aux problèmes de l'Afrique". Vendredi, au deuxième jour de sa réunion, le Conseil exécutif a élu dix nouveaux membres au Conseil de la paix et sécurité de l'UA (CPS) pour un mandat de deux années à partir d'avril prochain. Parmi les pays qui rejoignent le Conseil figure l'Egypte, l'Ethiopie, le Djibouti, le Malawi, le Mozambique et le Ghana. Le vote a enregistré la sortie du Maroc du CPS.