Le président de la République sahraouie, Brahim Ghali, a réitéré jeudi son appel aux Nations unies et au Conseil de sécurité à "assumer l'entière responsabilité" pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son doit inaliénable à l'autodétermination au moment où l'ONU n'a toujours pas nommé un nouvel Envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental. Le président de la République sahraouie, Secrétaire général du Front Polisario, a, dans son discours officiel lors des célébrations du 44e anniversaire de la proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) dans la wilaya de Smara dans les camps des réfugiés sahraouis, réitéré que "le Front populaire de libération de la Seguia El Hamra et de Rio de Oro (Polisario) ne pouvait être impliqué dans aucun effort qui ne respecte pas pleinement les droits sacrés du peuple sahraoui à l'autodétermination, comme tous les peuples et pays coloniaux". Il a ajouté que "le peuple sahraoui est déterminé à défendre ses droits légitimes par tous les moyens garantis par la légitimité internationale", appelant la communauté internationale à "assumer ses responsabilités" face à la poursuite des provocations de l'occupant marocain qui pourraient conduire, a-t-il dit à "une confrontation militaire". Le SG du Front Polisario a, en outre, saisi l'occasion de la célébration de la proclamation de la RASD pour appeler "une nouvelle fois" les Nations unies et le Conseil de sécurité en particulier à "assumer l'entière responsabilité" afin de mettre un terme à toutes ces pratiques (de l'occupant marocain) notamment la violation flagrante et continue par le Maroc du cessez-le-feu et de l'Accord militaire n 1. Le président sahraoui a encore exhorté l'ONU à "exercer la pression nécessaire pour appliquer immédiatement la Charte et les résolutions des Nations unies" en tête desquelles l'indépendance des pays colonisés, et à permettre à la MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental) d'"accomplir la tâche pour laquelle elle a été créée". L'ex-émissaire de l'ONU Horst K?hler, démissionnaire en mai pour raison de santé, "a pu rétablir une dynamique et un élan pour le processus politique, via des tables rondes ayant réuni le Maroc, le Front Polisario, ainsi que l'Algérie et la Mauritanie comme pays observateurs, avait souligné Antonio Guterres dans un rapport début septembre dernier remis au Conseil de sécurité. Après une longue interruption du dialogue, deux tables rondes ont réuni en Suisse en décembre et mars les parties sans cependant aboutir à une percée significative. "Il est essentiel que cet élan ne soit pas perdu", a ajouté Guterres. En octobre, et après s'être plaint du retard dans la nomination d'un nouvel envoyé personnel au Sahara occidental, le Polisario avait condamné les "conditions imposées" par le Maroc dans l'opération de désignation d'un remplaçant à Horst K?hler. Et d'assurer, dans une lettre à Antonio Guterres, que le mouvement "n'acceptera pas ( ) que le processus de paix sous l'égide des Nations unies, y compris la désignation du nouvel envoyé personnel du secrétaire général, soit otage des conditions préalables du Maroc, qui rejette la légalité internationale". "Le retard dans la nomination d'un nouvel envoyé personnel a paralysé le processus politique", a déploré pour sa part le président Brahim Ghali.