Le président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Pr. Bouzid Lazhari a affirmé, mercredi à Alger, que la lutte contre la corruption nécessitait des mécanismes bien définis, à même de l'éradiquer. Intervenant lors d'un workshop sur "l'impact de la corruption sur les droits de l'homme", organisé par le CNDH et l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC), en collaboration avec l'Organisation internationale de la réforme pénale pour la région MENA, M. Lazhari a mis l'accent sur l'impératif de "définir des mécanismes et modalités pour l'éradication de la corruption", avec la contribution, bien entendu, de la justice et de la police judiciaire relevant des corps de sécurité. Qualifiant le workshop d'opportunité au profit des experts pour les tenir informés des dernières techniques de lutte contre la corruption, M. Lazhari a mis en valeur le rôle qu'il incombe aux médias à ce sujet, à travers la liberté d'expression et le droit du journaliste à l'information, rappelant que la propagation de la corruption dans tous les secteurs est à l'origine de "la rupture des liens entre le gouverneur et le gouverné", d'où l'impératif d'œuvrer à "la moralisation de la vie politique". Intervenant à cette occasion, le président de l'ONPLC, Tarek Kour a invité l'ensemble des sociétés et des associations, ainsi que tout un chacun à contribuer de manière "responsable" à la prévention et à la lutte contre la corruption dans le cadre de l'Etat de Droit, et ce, a-t-il dit, dans le but de "concrétiser les piliers de la nouvelle République à laquelle nous aspirons tous". Pour ce faire, il serait judicieux d'exploiter les moyens légaux disponibles pour dénoncer toute forme de corruption à tous les niveaux, a tenu à préciser M. Kour, estimant que les rencontres de concertation et les principaux axes déclarés, notamment ceux relatifs aux droits de l'homme dans le cadre de la révision constitutionnelle, étaient susceptibles de jeter les bases d'une Algérie nouvelle. Assurant que la convention de coopération conclue avec le CNDH intervenait suite "à la prise de conscience par les deux parties quant au lien étroit entre les efforts de lutte contre la corruption et l'exercice des droits de l'homme. "La corrélation entre les deux concepts a fait du renforcement des principes des droits de l'homme et de leurs outils, une exigence pour le succès des stratégies de lutte contre la corruption", ce qui a amené l'instance, à adopter une méthode basée sur la promotion des droits de l'homme et la concrétisation du développement durable global dans le projet de la politique globale de prévention de la corruption, inspirée des objectifs tracée dans l'Agenda de développement durable à l'horizon 2030". Dans le même contexte, Mme Taghreed Jaber Alqadi, Directrice de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) de l'Organisation internationale pour la reforme pénale (PRI), a indiqué que les questions abordées dans cet atelier traduisent "concrètement" la vision de son organisation dans le cadre du travail de l'action de lutte contre la corruption, relevant que les efforts de cet atelier ont focalisé sur le rôle des appareils de sécurité de lutte contre la corruption et le rôle du judiciaire dans la concrétisation de la justice. Elle a précisé que son organisation est soucieuse de " la consolidation de l'effort du Gouvernement algérien et du citoyen dans l'action de lutte contre la corruption, en vue de sortir avec une feuille de route à travers laquelle on peut fixer les priorités de l'action dans la prochaine étape et apporter tout l'appui à l'Algérie". L'atelier interactif de deux jours sur "l'impact de la corruption sur l'exercice des droits de l'Homme", poursuit ses travaux à huis clos. Outre les thèmes débattus, il sera également question du rôle du magistrat dans la lutte contre la corruption et la restitution des fonds détournés et des mécanismes internationaux modernes de lutte contre la corruption.