Quelque 120 demandes de brevet d'invention ont été déposées en 2019 par des inventeurs algériens auprès de l'Institut national de la propriété industrielle (INAPI), a indiqué samedi à Alger son directeur général, Abdelhafid Belmehdi. S'exprimant en marge d'une journée de sensibilisation sur la propriété industrielle au profit des femmes inventrices organisée par l'Institut à l'occasion de la Journée internationale de la femme, M. Belmehdi a précisé que le nombre de demandes de brevet reçues en 2019 a régressé par rapport à l'année 2018, durant laquelle 145 demandes avaient été disposées. L'électronique, les produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques et la mécanique sont parmi les secteurs d'activité qui font l'objet de demandes de brevet, a précisé le DG de l'INAPI, qui prévoit une augmentation des demandes en 2020 par rapport à l"année écoulée. L'intérêt des chercheurs et inventeurs algériens pour la protection de la propriété industrielle et leurs idées devra porter à la hausse, cette année, les demandes de brevet, a-t-il expliqué. A ce propos, une étude devra être lancée prochainement pour recenser les femmes inventrices et les brevets déposés à l'international, en plus de déterminer les domaines d'intérêt de cette catégorie, a affirmé le responsable de cet Institut, placé sous tutelle du ministère de l'Industrie et des mines. Pour sa part, le directeur du bureau extérieur de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) en Algérie, Mohamed Saleck Ahmed-Ethmane, a affirmé que "la moyenne mondiale de la participation des femmes dans l'invention se situe autour de 33%", selon les brevets déposés depuis 2015 auprès de l'OMPI. Plaidant pour une large participation de la femme dans les domaines d'invention, il suggère une orientation vers l'enseignement des filières scientifiques et la facilitation de l'octroi de financement pour les projets d'invention portés par les femmes. Intervenant à cette Journée, la présidente de l'Association des femmes en économie verte Kadda Touati Karima a souligné que cette rencontre permettait aux femmes entrepreneures d'exposer leurs expériences réussies. Créée en 2013, l'Association œuvre à accompagner les femmes entrepreneures opérant dans le secteur de l'environnement, à travers des sessions de formation, l'orientation et la sensibilisation. "Notre organisation a aussi pour mission d'aider les femmes à surmonter certains obstacles professionnels et socioculturels et les mentalités rétrogradés", a-t-elle dit. Approchée par l'APS, Talbi Sarah, responsable Genew-in, une startup activant dans la revalorisation des produits industriels, a fait savoir que son projet d'invention, soumis à l'INAPI, porte sur la réduction de l'utilisation du plastique dans l'industrie agroalimentaire. "Nous avons utilisé le son des céréales (résidus obtenus après séparation de la farine par tamisage, ndlr) pour en faire une vaisselle biodégradable (écologique). Ce matériau contribue à diminuer le recours à l'utilisation de matériaux nuisibles à l'environnement comme le plastique", a expliqué cette étudiante en sciences de l'aliment et de l'industrie agroalimentaire. Lakhal Assia, étudiante et fondatrice d'une startup (Smart-farm), a développé un projet technologique qui consiste à créer un collier intelligeant, destiné aux éleveurs, permettant de détecter la période de reproduction des vaches laitières ainsi que les maladies. Les contraintes rencontrées sur le terrain et les ambitions des femmes entrepreneures (inventrices) ont été soulevées par nombre de femmes qui ont pris la parole à cette journée de sensibilisation sur la propriété industrielle.