Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a mis en garde dimanche à Alger contre "les manipulations et les voix qui souhaitent amener le pays vers le chaos", soulignant que le Hirak du 22 février, qui a mis fin aux tentatives d'Abdelaziz Bouteflika de se présenter pour un 5ème mandat, "n'est plus le Hirak d'aujourd'hui". "Je pense que les Algériens sont très conscients de cela. Il faut faire très attention aux manipulations et aux voix qui souhaitent amener le pays vers le chaos", a-t-il indiqué à la chaine III de la Radio nationale, répondant à une question sur "l'accusation portée par certains militants du Hirak de la supposée tentative d'instrumentalisation du Coronavirus pour les empêcher de sortir et de manifester". "Qu'est ce que vous voulez que je vous dise face à l'absurdité. Aujourd'hui, le pays est face à une pandémie mondiale et on accuse le gouvernement d'être derrière cela, entre le sublime et le ridicule, il y a un pas", a-t-il ajouté, appelant "nos frères et sœurs qui sortent le vendredi à faire attention, il s'agit de leur vie et de leur santé". M.Djerad a affirmé que les Algériens le savent, "le Hirak du 22 février n'est plus le Hirak d'aujourd'hui", expliquant qu'"il y a une évolution et c'est à eux d'apprécier, individuellement et collectivement. La responsabilité est individuelle et collective, nos jeunes souhaitent, par leur fougue aller vers des ruptures, mais il faut y aller de manière sereine et intelligente". Le Premier ministre a relevé qu'au niveau du Hirak "certains croient que le gouvernement cherche à trouver des justifications politiques pour l'interdire", prétendre que "le peuple est contre ses dirigeants est un mensonge", a souligné le Premier ministre: "aujourd'hui, à l'heure où je vous parle, M. le président de la République est dans son bureau en train de suivre les évolutions". M.Djerad a noté qu'"un chantier politique extraordinaire, une nouvelle constitution, qui va être annoncée bientôt, débattue par toute la classe politique", est déjà lancé. Il a, dans ce sillage, lancé un appel "aux élites politiques de notre pays pour prendre conscience et assumer leurs responsabilités, dire à tous les citoyens que c'est une occasion extraordinaire pour s'en sortir, travailler pour que notre pays devienne une réelle démocratie et un pays de liberté". Il a souligné, par ailleurs, que cette pandémie mondiale peut être une possibilité pour nous de nous unir, face à ce danger, à amener notre peuple, qui a toujours été uni face à l'adversité, à sortir de cette crise et des "griffes des manipulateurs et ceux qui veulent le pousser "vers l'inconnu et l'impasse" . Evoquant le secteur de la justice, M. Djerad a estimé que c'est un des piliers du programme du Président de la République, soutenant qu'il constitue un "des fondements de la démocratie et qui doit retrouver sa sérénité et son indépendance". Il a ajouté que dans la prochaine Constitution, la séparation des trois pouvoirs était "essentiel", et qui permettra à la justice de prendre ses décisions de "manière indépendante". Dans ce contexte, il a noté que la poursuite de tous les responsables de dilapidations des deniers publics était déjà faite et ça continuera: "je crois que c'est une dissuasion pour ceux qui seront tentés de toucher aux biens de ce peuple", a-t-il conclu.