A quelques heures de l'entrée en vigueur de la mesure de confinement partiel, décidée hier par le Gouvernement pour la wilaya de Tipasa, les autorités locales sont à pied de guerre, en vue de la garantie du minimum des besoins requis pour les citoyens, a constaté l'APS sur place. En effet, tous les services de la wilaya sont en alerte maximum pour l'engagement des mesures imposées par le confinement partiel, attendues à la mise en œuvre à partir de samedi à 19H00, jusqu'à 7H00 du lendemain. Des réunions tous azimuts sont organisées avec des prises de décisions multiples visant à garantir le service minimum. Produits alimentaires de base, semoule, bonbonnes de gaz, produits pharmaceutiques, et délivrance des autorisations exceptionnelles de sorties, sont en tête des priorités. Seule ombre au tableau, le manque de communication de la part des responsables locaux. Pas de communiqués de presse, ni de déclarations, ni d'entretiens téléphoniques sur le contenu de ces mesures, n'était-ce les campagnes de sensibilisation et spots publicitaires relayés à longueur d'heures par la Radio locale. Les services sécuritaires de la wilaya ont d'un cran leur état d'alerte depuis l'annonce de ce confinement partiel. Outre les campagnes de sensibilisation des citoyens pour l'application de la mesure, des opérations de nettoyage et de désinfection sont lancées à grande échelle, avec la mobilisation de tous les moyens humains et matériels des corps sécuritaires de la wilaya. Usant de hauts parleurs, des patrouilles de la police et de la gendarmerie nationale sillonnent les rues jusqu'à des heures tardives de la nuit, en appelant les citoyens au respect des gestes barrières, notamment en restant chez eux. " S'il vous plait, Yarham oualdikoum, aidez nous en gardant vos enfants chez vous ", " rentrez chez vous ", telles sont les phrases phares, ou " supplications à l'algérienne ", selon l'expression du président de l'association de protection du consommateur et de son environnement, qui sont répétées à longueur de ces patrouilles, visant à convaincre les citoyens de la gravité de la situation sanitaire traversée par le pays, avec la propagation du nouveau coronavirus. Une situation réitérée par Hamza Belabbes, qui a souligné l'" impératif, pour tous, de se mobiliser, suite à l'enregistrement de neuf cas confirmés de Covid-19 à Tipasa, en plus du décès d'un homme de 42 ans ", a-t-il déploré. " C'est une situation qui requiert l'implication de tout un chacun, autorités locales, citoyens, associations et services sécuritaires, et qui ne peut souffrir d'aucune négligence ", a-t-il estimé. Le responsable a expliqué cet état d'alerte extrême par le " voisinage immédiat de la wilaya avec Blida, qui enregistre le plus grand nombre de cas d'atteintes à l'échelle nationale. Les citoyens des deux wilayas ont des liens familiaux et sociaux de longue date, qui impliquent un risque plus élevé de propagation du virus ", a-t-il observé. D'ou son appel aux citoyens, aux jeunes notamment, à l'impératif du respect des gestes barrières, en évitant les regroupements et de sortir de chez eux, sauf nécessité extrême. Si l'appel au confinement est plus ou moins appliqué dans la ville de Cherchell, le constat est plus tranchant à Hadjout, ou les rues sont quasi désertes, au même titre qu'à Tipasa, où un calme olympien régnait au boulevard de la gendarmerie nationale, le nerf principal de la ville, au même titre qu'au niveau de la place publique et du port de pêche et de plaisance, habituellement grouillant de monde.