L'Algérie a pris des mesures jugées rapides depuis l'apparition du premier cas du Coronavirus (COVID-19) le 25 février denier pour lutter efficacement contre cette pandémie qui frappe de plein fouet toute l'humanité. Le premier cas du Coronavirus est apparu en Algérie le 25 février. Il s'agissait d'un ressortissant Italien travaillant dans le sud du pays, arrivé en Algérie le 17 février. Le lendemain de la confirmation de ce cas (26 février), le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait instruit le gouvernement et les autorités sanitaires dans le pays à faire preuve de "l'extrême vigilance" après la confirmation d'un cas positif au coronavirus en Algérie, tout en appelant à une large campagne de sensibilisation pour préserver la santé publique. C'est dans cet esprit que le président Tebboune effectue ce lundi une visite de travail et d'inspection à travers des structures de santé et pharmaceutiques à Alger afin de constater, de visu, l'état de prise en charge des personnes affectées par le virus et les moyens mobilisés pour faire face à cette pandémie. Autres mesures arrêtées par les pouvoirs publics, un Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du Coronavirus, présidé par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid et dont fait partie notamment, Ammar Belhimer, ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement a été mis en place. Au plan logistique, l'Etat a consacré des affectations financières complémentaires pour acquérir des matériels de prévention, de dépistage et de traitement de pointe, des produits pharmaceutiques, des médicaments et autres moyens de prévention. Afin d'empêcher la propagation rapide du virus, le président Tebboune avait ordonné le 12 mars la fermeture des écoles des trois cycles d'enseignement, des universités et établissements de la formation professionnelle, jusqu'à la fin des vacances de printemps le 5 avril prochain. Cette mesure avait été prorogée le 31 mars jusqu'au 19 avril courant. Il a été décidé également la suspension de la prière du vendredi, des prières collectives et fermeture des mosquées avec maintien de l'appel à la prière à la demande de la Commission de la Fatwa avec l'aval d'éminents Cheikhs et Oulémas. Il a été décidé aussi la fermeture de toutes les frontières terrestres avec les pays voisins avec éventualité d'autoriser des déplacements de personnes dans des cas exceptionnels, de commun accord avec les Gouvernements des pays concernés. L'Algérie a décrété la suspension immédiate de tous les vols de et vers l'Algérie, à l'exception des avions cargos ne transportant aucun voyageur ainsi que la fermeture immédiate de la navigation maritime, à l'exception des navires de charge transportant des marchandises et des biens. Autre mesure de lutte contre cette pandémie, la désinfection immédiate de tous les moyens de transport public aux niveau national et de wilaya, ainsi que les stations de transport de voyageurs. Pour éviter la propagation de cette maladie, les rassemblements et les marches ont été interdits quelles que soient leur forme et leur nature, en sus de l'isolement de tout endroit suspecté d'être un foyer de la pandémie. Les pouvoirs publics ont interdit également l'exportation de tout produit stratégique, soit-il médical ou alimentaire jusqu'à la fin de la crise, à l'effet de préserver les réserves stratégiques nationales. La lutte et la dénonciation ont été engagées contre des spéculateurs qui exploitent, sans scrupule, l'état de panique générale pour stocker les produits de base dans le but de susciter une pénurie et augmenter les prix. Dans le volet information, a été lancée une recherche et une identification des personnes défaitistes qui s'attèlent à faire circuler des fake news pour semer l'anarchie et maintenir le citoyen en état de panique. Il a été décidé en outre, une augmentation de la capacité des hôpitaux à transformer nombre de lits en lits de réanimation, en cas de nécessité et la mise en place d'un dispositif ORSEC à long terme, pour éviter la réapparition de ce genre d'épidémie. Les mesures d'intensification des campagnes de sensibilisation à travers les médias ont été accrues, avec implication d'éminents spécialistes et savants. Des congés spéciaux pour empêcher la propagation du virus Concernant les travailleurs, les personnels des institutions et administrations publiques ont été mis en congé spécial rémunéré en raison de la pandémie du coronavirus. Les administrations publiques ont été exhortées au niveau central ainsi que dans les collectivités territoriales à mettre en position de congé exceptionnel rémunéré au moins 50% de leurs effectifs, dont la présence sur les lieux de travail n'est pas considérée comme étant essentielle pour la continuité de service, notamment les structures d'utilité publique". Pour lutter contre la propagation de ce virus, l'Etat a décidé aussi la suspension de tous types d'activités de transport de personnes allant des services aériens sur le réseau domestique au service de taxi collectif, en passant par les transports routiers, ferroviaires ou guidés, sur toutes les liaisons, à l'exception de l'activité de transport des personnels à la charge des employeurs. Il a été procédé également à la fermeture des débits de boissons, des établissements et espaces de loisirs, de divertissement, de spectacle et des restaurants, à l'exception de ceux assurant la livraison à domicile. Une mesure de confinement partiel touche l'ensemble des wilayas du pays à l'exclusion de la wilaya de Blida (confinement total), alors que le volume horaire du confinement partiel avait été rallongé de 15h00 à 7h00 pour autres neuf wilayas. ll s'agit d'Alger, d'Oran, de Bejaia, de Sétif, de Tizi-Ouzou, de Tipaza, de Tlemcen, d'Aïn Defla et de Médéa. Le président Tebboune avait donné des instructions pour le rapatriement des Algériens, restés bloqués dans des aéroports à l'étranger en raison de cette pandémie. La compagnie nationale Air Algérie avait effectué, à cet effet, plusieurs dessertes pour rapparier les Algériens bloqués dans plusieurs pays. L'Algérie a adopté un protocole thérapeutique, la "Chloroquine", pour faire face au coronavirus. C'est une molécule antipaludéenne d'usage courant dans le traitement du paludisme, des maladies rhumatismales et dans le lupus. Elle est produite localement et en quantité suffisante pour traiter les patients selon le protocole établi par les experts. Le Pr Abderrahmane Benbouzid avait affirmé que les premiers résultats des cas soumis au protocole à base de Chloroquine étaient "satisfaisants".