Le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), M. Aïmene Benabderrahmane, a appelé à renforcer la collaboration régionale pour faire face aux répercussions de la pandémie de coronavirus qui a envahi le monde entier. Dans une allocution prononcée à l'occasion d'une réunion par visioconférence des ministres des Finances et Gouverneurs de la région MENAP (Moyen Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan) avec la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, le gouverneur a mis l'accent sur les défis majeurs qui se dessinent devant la région pour la période post crise, selon un communiqué de la BA. Il s'agit, a-t-il énuméré, du retour à une croissance inclusive et pérenne permettant la création de richesse et d'emploi, la mise en place de politiques monétaires, budgétaires et de change à même de répondre progressivement et à moyen termes aux problématiques des déficits budgétaires et de balance des paiements, la mise en place de mécanismes de traitements de la dette et enfin la sauvegarde de la stabilité monétaire et financière. M.Benabderrahmane a souligné qu'il était intelligible que ces défis nécessitent "la collaboration et la solidarité de tout un chacun". "Nous sommes aujourd'hui à la croisée des chemins et cette crise nous a montré nos limites, faisant en sorte de l'affronter ensemble sans dogmatisme et pour le bien être de tous", a-t-il soutenu. Soulignant que la crise sanitaire mondiale sans précédent avait eu pour effet l'émergence d'urgences, non seulement économiques, mais aussi sociales, il a fait remarquer que ces urgences ont nécessité la mise en place rapide de réponses associant, aussi bien des politiques monétaires et prudentielles non conventionnelles, que de politiques budgétaires expansives. Ces politiques conjoncturelles d'urgence mèneront certainement, poursuit le gouverneur, à des creusements des déficits budgétaires, dont le financement conduira à la hausse, aussi bien de la dette publique interne que de la dette extérieure et cela pour un nombre important de pays de notre région. Aussi, l'émergence de déficits jumeaux (budgétaires et de balance de paiement) pour les pays pétroliers en contexte de chute des prix du pétrole, constituera un grand défi pour l'avenir, a ajouté M. Benabderrahmane. Egalement, la baisse de la demande et les effets du confinement conduirait à l'émergence, pour le système bancaire, de nouveaux risques à la hausse en matière de créances improductives, a-t-il poursuivi.