Le souci du peuple algérien et ses aspirations à des mutations sociales "profondes" pour l'édification d'une Algérie nouvelle, comme il l'a exprimé pacifiquement dans le mouvement populaire du 22 février 2019, "en totale cohésion avec son Armée nationale populaire", ont été mis en exergue dans le préambule de la mouture de l'avant-projet de révision de la Constitution, dévoilée jeudi par la Présidence de la République. Il est souligné, dans le même cadre, que le peuple "entend garder l'Algérie à l'abri de la fitna, de la violence et de tout extrémisme des discours haineux et de toutes formes de discrimination en cultivant ses propres valeurs spirituelles et civilisationnelles, de dialogue, de conciliation, et de fraternité, dans le respect de la Constitution et des lois de la République". "Ayant toujours milité pour la liberté et la démocratie, attaché à sa souveraineté et à son indépendance nationale", le peuple entend également se doter d'institutions fondées sur "la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques et qui réalisent la justice sociale, l'égalité et la liberté de chacun et de tous, dans le cadre d'un Etat démocratique et républicain". La Constitution se veut être "le cadre nécessaire au renforcement du lien national et de la garantie des libertés démocratiques du citoyen", souligne le préambule. L'Algérie exprime également son attachement à la prévention et à la répression de la corruption, conformément à la Convention de l'Union africaine du 11 juillet 2003 sur la prévention et la lutte contre la corruption, la Convention des Nations Unies du 31 octobre 2003 contre la corruption et la Convention arabe du 21 décembre 2010 sur la corruption, note le document. Le texte mentionne, en outre, que le peuple algérien, en approuvant cette constitution, "œuvre de son génie propre, reflet de ses aspirations et fruit de sa détermination", entend "consacrer plus solennellement que jamais la primauté du droit". Il est ainsi souligné que "la Constitution est au-dessus de tous, elle est la loi fondamentale qui garantit les droits et libertés individuels et collectifs, protège la règle du libre choix du peuple, confère la légitimité à l'exercice des pouvoirs et consacre l'alternance démocratique par la voie d'élections libres et régulières". Dans le même sillage, la Constitution est à même de permettre d'"assurer la séparation et l'équilibre des pouvoirs, l'indépendance de la justice, ainsi que la protection et la sécurité juridiques et le contrôle de l'action des pouvoirs publics". Comme indiqué dans le préambule, le peuple algérien exprime également "son ferme attachement aux droits de l'homme tels qu'ils ont été définis dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme du 10 décembre 1948, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels du 16 décembre 1966, le Pacte international relatifs aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966, la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples du 27 juin 1981 et la Charte arabe des droits de l'homme du 23 mai 2004". Le peuple "demeure attaché à ses choix pour la réduction des inégalités sociales et l'élimination des disparités régionales" et "s'attèle à bâtir une économie productive et compétitive dans le cadre d'un développement durable". "Digne héritière de l'Armée de libération nationale, l'Armée nationale populaire assume ses missions constitutionnelles avec un engagement exemplaire ainsi qu'une disponibilité héroïque au sacrifice, chaque fois que le devoir national le requiert", souligne le préambule. Il relève, à ce propos, que "le peuple algérien nourrit une fierté et une reconnaissance légitimes à l'endroit de son Armée nationale populaire, pour la préservation du pays contre toute menace extérieure, et pour sa contribution essentielle à la protection des citoyens, des institutions et des biens, contre le fléau du terrorisme, ce qui contribue au renforcement de la cohésion nationale et à la consécration de l'esprit de solidarité entre le peuple et son armée". "L'Etat veille à la professionnalisation et à la modernisation de l'Armée nationale populaire, de sorte qu'elle dispose des capacités requises pour la sauvegarde de l'indépendance nationale, la défense de la souveraineté nationale, de l'unité et de l'intégrité territoriale du pays, ainsi que la protection de son espace terrestre, aérien et maritime", précise-t-on encore. Il est, en outre, affirmé que "l'Algérie, terre d'Islam, partie intégrante du Grand Maghreb, pays arabe, méditerranéen et africain, s'honore du rayonnement de sa Révolution du 1er Novembre et du respect que le pays a su acquérir et conserver en raison de son engagement pour toutes les causes justes dans le monde". "Attachée à la paix, aux droits de l'homme et au développement, l'Algérie conduit sa politique étrangère de manière à consolider sa présence et son influence dans le concert des Nations à travers des partenariats fondés sur l'intérêt mutuel, en parfaite cohérence avec les choix politiques économiques, sociaux culturels nationaux et dans le plein respect des objectifs et principes de l'Organisation des Nations Unies, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes", souligne le préambule. Le texte énonce, d'autre part, que "la fierté du peuple, ses sacrifices, son sens des responsabilités, son attachement ancestral à la liberté et à la justice sociale sont les meilleurs garants du respect des principes de cette Constitution qu'il adopte et transmet aux générations futures, dignes héritières des pionniers et des bâtisseurs d'une société libre".