Les présidents des groupes parlementaires au Conseil de la nation ont valorisé mardi la préservation du caractère social de l'Etat dans le projet de loi de finances complémentaire de 2020 (PLFC 2020), plaidant pour des réformes à même de sortir définitivement l'économie nationale de sa dépendance aux hydrocarbures. S'exprimant lors d'une plénière consacrée au débat du projet de loi de finances complémentaire (PLFC 2020), présidée par Salah Goudjil, président du Conseil par intérim, en présence du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya et des membres du Gouvernement, le président du Groupe parlementaire du parti du Front de la libération nationale (FLN), Bouhafs Houbad a affirmé que cette loi, intervenue dans une conjoncture délicate, tendait à assoir une meilleure maîtrise des dépenses publiques, traiter les déséquilibres financiers existants sans toucher aux subventions destinées aux catégories vulnérables et préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Il a estimé, dans ce sens, que l'augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG) reflétait le souci des autorités supérieurs du pays à aider les catégories vulnérables en dépit des difficultés financières que traverse le pays, exprimant le souhait de "réviser cette décision après l'amélioration des conditions économiques". Cette crise financière exige une réflexion approfondie sur des alternatives aux hydrocarbures, en s'appuyant notamment sur les jeunes potentialités qui ont prouvé leurs compétences durant la pandémie du covid-19, a-t-il ajouté, insistant sur l'impérative révision des systèmes fiscal et bancaire. De son côté, le président du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND), Ali Djerbaa a mis en avant le soutien de son Groupe au maintien par la Loi du caractère social de l'Etat et l'amélioration du pouvoir d'achat, estimant que l'augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG) et l'annulation de l'impôt sur le revenu global (IRG) pour les salaires de moins de 30.000 DA , sont "des décisions courageuses". Relevant toutefois la nécessité d'accompagner ces mesures par une recherche d'autres ressources de financement, en dehors du recouvrement fiscal, Djerbaa a mis l'accent sur l'impératif d'accorder davantage d'intérêt à la finance islamique, d'attirer les investissements étrangers, de trouver des solutions visant l'inclusion financière et la mobilisation des ressources cachées. Il a également insisté sur l'importance de la stabilité législative, en tant qu'élément essentiel dans la réalisation de la sécurité juridique et un centre d'intérêt des investissements locaux et étrangers. Concernant les alternatives à même de faire sortir du modèle de la rente pétrolière, le même sénateur a mis l'accent sur la nécessité de se concentrer sur l'agriculture et l'économie numérique permettant d'augmenter l'intégration de l'économie nationale dans l'économie mondiale et d'améliorer sa compétitivité. Pour sa part, le président du groupe du tiers présidentiel, El Hachemi Djiar a estimé que les décisions contenues dans la loi au profit des catégories vulnérables, étaient des décisions pertinentes en dépit de leurs lourdes répercussions sur le budget de l'Etat dans le contexte de la situation financière de crise. Dans ce cadre il a préconisé de trouver des solutions à la problématique du déficit budgétaire en dehors des approches conjoncturelles, en s'attaquant à la crise dans le fond et à travers une vision stratégique à long et moyen termes au plan structurel.