La Présidente de l'Alliance Libre Européenne (ALE), Lorena Lopez de Lacalle, a appelé le Maroc et l'UE à mettre fin à l'occupation du Sahara occidental et à se conformer aux arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), en particulier, ceux relatifs au pillage illégal des ressources naturelles. Dans une interview accordée jeudi au site d'information "El Portal Diplomatico", Mme Lopez a réaffirmé la position de son parti quant au conflit au Sahara occidental, précisant que l'ALE reconnaît officiellement le Front Polisario comme le seul et légitime représentant du peuple sahraoui et la République sahraouie comme un Etat existant. La présidente de l'ALE, alliée du groupe des Verts au Parlement européen et qui est une coalition composée de 46 partis politiques, répartis dans 19 pays européens, et dispose d'une représentation importante au Parlement européen, a affirmé avoir visité les camps des réfugiés sahraouis, à maintes reprises, et participé aux célébrations commémoratives du 40e anniversaire de la déclaration de la République arabe sahraouie démocratique en 2016. "J'ai participé au 15e Congrès général du Front Polisario tenu en décembre dernier dans la ville libérée de Tifariti", a-t-elle indiqué, ajoutant que "la défense de la cause du peuple sahraoui fait partie des priorités de notre parti dans le cadre de la solidarité internationale". Quant à l'aide humanitaire destinée aux réfugiés sahraouis, Mme Lopez a rappelé que les eurodéputés de l'ALE avaient fait pression, en 2012, sur la Commission européenne pour qu'elle augmente l'aide humanitaire destinée aux camps de réfugiés sahraouis, révélant qu'"elle a récemment soumis, au nom de l'Alliance, une série de questions au commissaire européen chargé de la gestion des crises, M. Janez Lenarcic lui demandant des informations sur l'aide destinée aux camps des réfugiés sahraouis et les mesures prises pour contrer les effets de la pandémie de Covid-19 dans la République sahraouie". "Nous devons nous concentrer sur le fond du problème. Tous les conflits politiques nécessitent des solutions politiques et il est donc inacceptable qu'un peuple soit abandonné et laissé face à son sort dans des conditions de réfugiés difficiles", a-t-elle déploré. Sur la question de l'approbation par la Commission et le Parlement européens des accords commerciaux avec le Maroc en violation des arrêts de la CJUE, Mme Lopez a indiqué que la position de l'ALE est claire en la matière et ce, depuis 1989, soutenant ainsi que "le Maroc et l'UE doivent respecter les décisions des organisations et organes internationaux, le Maroc doit retirer son armée des villes occupées, achever le processus de décolonisation du Sahara occidental et se conformer aux résultats du référendum". "En coopération avec l'intergroupe parlementaires sur le Sahara occidental, l'ALE présentera un ensemble de propositions et d'initiatives pour continuer à faire pression sur la présidente de la Commission européenne et son équipe pour une exécution strict des arrêts de la CJUE sur le Sahara occidental", a-t-elle fait savoir avant de souligner que "le non-respect et la violation des décisions de la CJUE par les institutions européennes contribueront à décrédibiliser ces dernières". Sur l'exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental, Mme Lopez a rappelé la déclaration de Mme Jill EVANS (ancienne eurodéputée, Royaume Uni) affirmant que "ces ressources naturelles appartiennent exclusivement au peuple du Sahara occidental, qui ne peuvent pas être partagées entre le Maroc et un groupe de politiciens en Europe". Elle a, également, insisté sur l'obligation de l'étiquetage des produits importés en Europe en provenance des territoires sahraouis occupés. Au sujet des prisonniers politiques sahraouis incarcérés dans les prisons marocaines malgré les appels lancés par l'ONU et les ONG pour leur libération pendant ces temps de pandémie de Covid-19, Mme Lopez a exprimé "la solidarité pleine et entière de l'ALE avec les prisonniers politiques sahraouis emprisonnés arbitrairement en violation flagrante du droit international et du droit international humanitaire", enchérissant ainsi "l'Europe ne peut rester oisive et indifférente quant aux revendications justes du peuple sahraoui et elle doit prendre l'initiative pour trouver une solution à ce conflit dans le contexte de la décolonisation". "Nous condamnons les violations des droits civils et politiques, des arrestations arbitraires, des enlèvements et des assassinats que le régime marocain a commis depuis son occupation de ce territoire", a-t-elle ajouté. Mme Lopez a, au nom de l'Alliance européenne libre, lancé un appel au Haut-Représentant aux Affaires étrangères et à la politique de sécurité, M. Josep Borrell à "engager un dialogue direct avec le Front Polisario en tant que représentant légitime et unique du peuple sahraoui et aux gouvernements français et espagnol à participer à ce dialogue". "Nous appelons également l'UE et les institutions internationales à faire pression sur le gouvernement marocain pour qu'il respecte les droits de l'homme et à lui imposer des sanctions en cas de non-respect ", a-t-elle conclu.