La forme et l'agenda des procédures et mécanismes de la réforme prévue en Algérie reposent sur "une pré-prospection" selon laquelle la gouvernance démocratique et l'équilibre des pouvoirs seraient basés sur l'économie sociale de marché, a écrit le quotidien arabophone Ech-chaâb dans son éditorial de jeudi. Intitulé "Non au chaos et au statuquo", l'éditorial du quotidien Ech-chaâb signé par Messaoud Boulares évoque la forme et l'agenda des procédures et mécanismes de la réforme prévue en Algérie, et qui reposeraient, d'après lui, sur "une pré-prospection" selon laquelle la gouvernance démocratique et l'équilibre des pouvoirs seraient basés sur l'économie sociale de marché. Cette démarche permettra de "dégager l'ancien régime politique et balayer ses symboles corrompus qui, en majorité, ont pris la fuite à l'étranger ou croupissent présentement derrière les barreaux". L'éditorial fait allusion aux 54 engagements contenus dans le programme électoral du président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui a promis, pour l'édification d'une nouvelle République, "de tout entreprendre, afin de réaliser les aspirations légitimes portées par le hirak pour un changement global et véritable, permettant à notre pays de prendre un nouveau départ, et à notre peuple de vivre dans une Algérie démocratique et prospère". Il s'interroge, par là même, sur l'obligation de choisir entre le maintien de la situation hérité de la Issaba (bande), ou le recours à un changement radical et immédiat du système de gouvernance et les résultats désastreux qui pourraient découler de ce changement fondamental sur la stabilité du pays. Le journaliste relève, par ailleurs, l'existence d'une "autre attitude négative" se traduisant par le refus d'adhérer au processus institutionnel tel que la non-participation au débat en cours sur la révision de la Constitution et la non-adhésion au processus électoral qui en découlerait. Selon l'auteur de l'éditorial, l'Algérie se trouve aujourd'hui à la "croisée des chemins" et fait face à deux forces contradictoires, la première se nourrissant de rêves néocolonialistes présentés sous un couvert démocratique, et la deuxième aspirant à changer le système en optant pour une démarche de changement pacifique et méthodique. L'auteur a également a également évoqué l'affaire du "chaos du printemps du désert", se disant convaincu que les appels répétés lancés par des parties politiques pour des périodes de transition ou des assemblées constituantes "sont de véritables sauts vers l'inconnu et qu'ils soient lancés par un ou plusieurs partis ne leur confère aucune crédibilité ou légitimité". Selon le même quotidien, les changements "artificiels" prônés par de nouveaux acteurs au nom du droit international et sous le couvert d'organisations dites (non gouvernementales), "dévoilent jour après jour leur véritable nature, contraire essentiellement aux révolutions du changement pacifique". "Connues à Genève et à Londres, ces organisations sont animées par des résidus de courants extrémistes et certaines parties hostiles de l'ancien régime .... appellent à la désobéissance civile, à la zizanie et à la violence", a ajouté la même source. "Ils essaient de contrôler la dynamique du Hirak, aspiration populaire grandiose à la démocratie et au changement pacifique et global", poursuit l'éditorial, soulignant que la "supercherie et la tentative de contrôle de la popularité du Hirak est claire et vise à l'éloigner de sa voie originelle et ses objectifs légitimes". L'Etat-nation et son noyau dure qu'est l'Armée nationale populaire "ont accompagné et protégé le Hirak en préservant ses forces nationales et populaires qui lui ont donné la force de continuer et ont permis à l'Etat-nation de sortir des années de déperdition et de destruction ayant marqué la période avant le 12 décembre 2019", conclut l'éditorial.