La grotte dite "Ghar Layachine", située dans la commune de Lazharia, à 80 kilomètres de la ville de Tissemsilt, est toujours présente pour témoigner des crimes de la colonisation française dans la région de l'Ouarsenis, relevant de la Wilaya 4 historique. En 1959, plus de 80 moudjahid et d'autres citoyens non armés qui avaient trouvé refuge à l'intérieur de la grotte, avaient été tués par l'armée coloniale qui usa de gaz toxiques et d'explosifs, a rappelé le directeur du Musée du Moudjahid de la wilaya, Mohamed Adjed. "Ghar Layachine" était un refuge pour les habitants de la région qui fuyaient les bombardements des avions de l'armée coloniale, la zone ayant été également témoin de nombreuses batailles livrées par les valeureux Moudjahidine contre les forces d'occupation. Les témoignages de moudjahidine de la région, conservés par le musée du Moudjahid, rapportent que l'Armée de libération nationale (ALN) disposait de la grotte comme centre de repos, tandis qu'une partie de l'espace intérieur faisait office d'atelier de confection de tenues militaires. Lire aussi: L'Algérie ne renoncera pas à sa demande de restitution de ses archives détenues par la France Ayant appris l'existence de cet abri, l'armée coloniale décide d'attaquer la région en s'appuyant sur un raid aérien, contraignant les habitants de courir en direction de leur refuge habituel où ils seront assiégés plusieurs jours durant sans nourriture ni eau. Des moudjahidine rescapés témoignent qu'au 4ème ou 5ème jour du siège, les forces coloniales ont entamé le gazage de la grotte avec des produits chimiques mortels, provoquant la suffocation de nombreux réfugiés à l'intérieur, tandis que ceux qui sont sortis ont été conduits vers la wilaya de Chlef au camp de torture de "Beaufils" (Ouled Farès) où ils étaient exécutés sans procès à Oued Fodda. Environ 80 moudjahid, ayant refusé de céder aux forces coloniales, ont péri à "Ghar Layachine" au terme de sept jours de résistance héroïque. Les forces coloniales ont fait exploser l'entrée de la grotte qui n'a pas été rouverte à ce jour, selon M. Adjed. Il a affirmé à cet égard que le musée des Moudjahidine détient les informations sur le massacre de la grotte des témoignages des moudjahidine à l'instar de "El Ouedhni Abdelkader", "Laakef Miloud", "Fellag El-Hadj" et "Teffan Mohamed". Vers la valorisation de "Ghar Layachine" La direction du musée de wilaya s'attèle, en collaboration avec les drections des Moudjahidine, de l'Education, et du Centre universitaire de Tissemsilt, à la valorisation de "Ghar Layachine" pour promouvoir la recherche autour de ce site témoin de la glorieuse lutte de libération nationale. Des visites à caractère pédagogique sont programmées au profit des élèves des établissements scolaires et des étudiants universitaires, à l'effet de mieux faire connaître aux jeunes générations la barbarie des crimes de la France coloniale pendant la glorieuse révolution. Le directeur du musée a annoncé, dans ce contexte, que son établissement prévoit des publications qui fourniront au jeune public et aux chercheurs, d'amples informations sur les crimes perpétrés par les forces coloniales françaises au niveau de "Ghar Layachine". Les crimes coloniaux à "Ghar Layachine" feront également l'objet d'un film documentaire basé sur les témoignages directs de moudjahidine et citoyens ayant survécu aux affres de ce massacre, a-t-on signalé.