L'Algérie, pays stratégique en Afrique et l'un des acteurs "les plus influents" de l'Union africaine (UA), constitue "une porte" et "un point d'appui" dans la perspective de renforcer les relations du Chili avec l'Afrique, a soutenu le président exécutif du mouvement socialiste "Allendiste" chilien, Esteban Silva Cuadra. Dans une tribune publiée à Santiago, à l'occasion du 58 ème anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, l'analyste Silva Cuadra a estimé que "l'Algérie est un pays stratégique en Afrique et est l'un des acteurs les plus influents de l'UA", ajoutant que "pour le Chili, l'approfondissement des relations bilatérales avec l'Algérie a un énorme potentiel en soi et constitue également une porte et un point d'appui solide pour l'avenir dans la perspective de renforcer les relations politico-culturelles, économiques, industrielles et commerciales avec l'Afrique". Il a ainsi rappelé l'important accord énergétique signé en 2005 entre les deux pays qui devait approvisionner le Chili en GNL et lancer une exploration conjointe de pétrole dans la région de Magallanes, mais, qui n'a pu être concrétisé en raison d'un lobbying et d'une concurrence déloyale de certaines parties. Silva Cuadra, fer de lance au Chili de la lutte pour les droits des Sahraouis, a estimé par ailleurs, que "la politique internationale de l'Algérie de soutien sans resserve au processus de décolonisation et d'autodétermination en cours, comme pour le cas du Sahara Occidental, est partagée par composantes les plus larges du peuple chilien". En témoigne, a-t-il noté, la participation constante et active des intellectuels, universitaires, artistes, dirigeants syndicaux, défenseurs des droits de l'Homme et parlementaires chiliens aux séminaires et réunions de solidarité qui ont lieu en Algérie et dans les camps de réfugiés sahraouis. L'auteur, également président du groupe chilien d'amitié avec la RASD, a précisé que depuis son indépendance, l'Algérie a fondé sa politique internationale sur la défense du principe d'autodétermination des peuples sous le joug colonial. "Sa propre lutte anticoloniale est à la base et dans l'esprit de la Résolution 1514 de l'ONU (1960) sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et sur la coopération pour le développement souverain, la non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres Etats et la résolution pacifique des conflits", a-t-il mis en exergue. Au Chili, le rôle de l'Algérie dans la défense permanente de la cause palestinienne est très apprécié, d'autant plus que la déclaration de création de l'Etat palestinien a été proclamée par le président Yasser Arafat à Alger en 1988, a encore rappelé Esteban Silva Cuadra. Le Chili va reconsidérer sa décision de fermer son ambassade à Alger Le gouvernement chilien va reconsidérer sa décision de fermer son ambassade à Alger, une position qu'il avait prise en juin dans le sillage d'un plan d'austérité visant à réduire les charges de ses représentations diplomatiques à l'étranger, a encore laissé entrevoir l'analyste chilien. Pour des raisons d'austérité, le Chili a prévu en juin dernier de fermer ses représentations dans cinq pays (Danemark Syrie, Roumanie et la Grèce), une décision qui devrait lui permettre d'économiser jusqu'à 4 milliards Pesos chiliens. "La décision de fermer l'ambassade du Chili à Alger pour des raisons budgétaires a été considérée comme totalement injustifiée et répond à une conception réductrice et partielle de nos relations internationales et des intérêts permanents de notre pays", a notamment souligné Esteban Silva Cuadra. "Il semble que l'erreur serait corrigée, le gouvernement chilien ayant été contraint face à la pression de pans entiers de la société chilienne de reconsidérer sa position", a -t-il affirmé dans la même contribution. Silva Cuadra, a indiqué que cette décision a été "rejetée et remise en question par les milieux autant politiques et parlementaires qu'économiques, médiatiques qu'intellectuels du pays. Ainsi, les parlementaires faisant partie des partis de la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir ont qualifié la décision annoncée par le gouvernement de droite du président Sebastian Pinera de fermer les cinq ambassades "d'erronée ". Pour sa part, M. Silva Cuadra a relevé que la démarche en question n'est pas conforme à la riche et fructueuse histoire des relations algéro-chiliennes" et "envoie un signal très négatif au peuple algérien avec lequel nous sommes unis par des liens historiques forts et une coopération appelée à se développer à l'avenir. Il a notamment rappelé dans sa contribution l'étendue des relations historiques unissant les deux pays et qui remontent à la période d'avant l'indépendance de l'Algérie quand des universitaires, des dirigeants sociaux et des parlementaires ont activement soutenu la lutte anticoloniale menée par le Front de libération nationale. L'analyste a restitué les grandes étapes ayant marqué l'histoire des relations bilatérales, citant dans la foulée la première visite effectuée par un président chilien en Algérie lorsque Salvador Allende Gossens s'est rendu à Alger en 1972 à l'invitation du président Houari Boumediene. Les deux Chefs d'Etat et leurs gouvernements respectifs avaient ensuite partagé des visions et des objectifs communs en tant que nations membres du Mouvement des Pays Non Alignés qui incarnaient sur la scène internationale les principes de solidarité avec les luttes pour la libération des peuples du tiers monde contre le colonialisme et la domination impérialiste et l'établissement d'une coopération sud-sud dans un cadre de pluralité idéologique et politique.