Le ministère de la Santé remet les pendules à l'heure. La lutte contre le Covid-19 ne doit pas influer la continuité des soins. Ainsi, les établissements de santé publics et privés sont sommés d'assurer la continuité des activités de soins de base de chaque service. Le département de Abderrahmane Benbouzid, qui exige également un contrôle rigoureux sur les absences du personnel de santé, a demandé l'intégration des praticiens spécialistes de santé publique exerçant dans les EPSP dans le tableau de garde des EPH, EHS et CHU. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les activités de soins de base, de consultations spécialisées, d'hospitalisation et d'exploration ne doivent pas être interrompues durant cette période de pandémie, exige le ministère de la Santé qui trouve « inacceptable » que les structures et établissements de santé publics et privés décident de ne pas assurer ou d'interrompre certaines activités de soins de base. Ces pratiques, juge le même département, sont contraires aux règles d'éthique de la profession. Le département de Benbouzid réagit pour demander aux différents professionnels de santé de veiller à la continuité des prestations de soins au niveau des différentes structures et établissements «tout en observant strictement les recommandations de prévention contenues dans les différentes notes et instructions de prévention qu'impose la conjoncture actuelle». Les directeurs de la santé, les présidents de conseils scientifiques et médicaux, les directeurs techniques des différents établissements de santé ont été instruits de veiller à la mise en œuvre des mesures nécessaires pour l'organisation des soins dans les structures de santé, qu'elles soient publiques ou privées. Concernant la continuité des activités de consultation, d'hospitalisation et d'examens complémentaires, recommande la Direction générale des services de santé, «les activités de soins développées au niveau des différentes structures publiques de santé de proximité qu'au niveau des cabinets privés généralistes et spécialistes, doivent se poursuivre tant pour la prise en charge des pathologies chroniques qu'aiguës notamment pour celles dont le suivi ne peut être différé (oncologie, pédiatrie, cardiologie, …), ainsi que la continuité des programmes nationaux de santé publique (santé maternelle et infantile et PMI…)». La même direction souligne que les praticiens doivent continuer à prodiguer les soins aux malades même en ambulatoire et en externalisant certaines d'entre elles, si c'est nécessaire. Pour le dispositif de prise en charge du Covid-19, le ministère de la Santé appelle à l'implication de toutes les spécialités dans la lutte contre le coronavirus. « Dans le cadre de la prise en charge du Covid-19, l'ensemble du personnel médical et paramédical, toutes spécialités confondues, doit être mobilisé pour renforcer les équipes de praticiens spécialistes de pneumologie, d'infectiologie, de médecine interne et de la réanimation qui sont affectés au niveau des services dédiés pour la prise en charge des malades du Covid-19, sans oublier les praticiens volontaires du secteur libéral et les professionnels de santé retraités qui se proposent pour intégrer le dispositif de lutte contre le Covid-19», a recommandé le département de la santé. Ce dernier a demandé de mettre fin au phénomène «croissant» de dispenses des gardes non justifiées pour certains médecins et infirmiers. «Je vous demande d'agir avec toute la rigueur nécessaire pour traverser cette période exceptionnelle qui nécessite la mobilisation et l'engagement de tous les acteurs du secteur de la santé pour la mise en œuvre effective du dispositif de prise en charge du Covid-19 pour la préservation de la santé de nos concitoyens et l'allégement de la charge sur le personnel de première ligne de la lutte contre le Covid-19», a sommé le département de Benbouzid. Ainsi, exige-t-il, l'ensemble du personnel doit participer à la garde effective qui doit intégrer les maîtres de conférences A et B, les résidents. Désormais, l'ensemble des praticiens spécialistes de santé publique exerçant dans les EPSP doivent venir renforcer les gardes des EPH, EHS et CHU de leur secteur géographique. «Seuls exemptés de la garde les chefs de service puisqu'ils sont d'astreinte », souligne-t-on. S. A.