La Fédération nationale des travailleurs des forêts, de l'environnement et de la nature a condamné lundi la "destruction systématique" de la richesse forestière au moyen d'incendies "commandités et prémédités", appelant à assurer les moyens d'action nécessaires et à l'adoption d'une approche participative pour affronter le phénomène. Dans son communiqué, le secrétariat exécutif de cette fédération affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), "condamne fermement et dénonce vigoureusement l'acharnement des mains criminelles qui se livrent à une destruction systématique de ce qui reste d'un couvert végétal, en provoquant, dans la plupart des cas et d'une manière délibérée, de gigantesques incendies de forêts qui ont consumé 10.000 hectares du couvert végétal". Ces actes entraineront "inéluctablement des effets catastrophiques et de graves répercussions, aux niveaux écologique, environnemental et socio-économique, qui seront ressentis dans les prochaines années", a déploré la Fédération dans son communiqué. Pour la Fédération, les informations recueillies indiquent clairement que "la plupart des incendies simultanés sont délibérément commandités par des mains criminelles, d'autant plus qu'ils ont parcouru de vastes régions et des forêts denses dont l'accès difficile entrave la rapidité des premières interventions pour les circonscrire". "Le tout coïncidant avec une chaleur extrême et des conditions météorologiques qui favorisent la vitesse de départ et de propagation des incendies sur plusieurs fronts à la fois, avec de gigantesques flammes ravageuses", lit-t-on encore dans le communiqué. Pour la Fédération, l'objectif de ces incendies prémédités est "de mettre en péril la richesse forestière de la Nation et les propriétés privées, créer une situation de tension et de psychose parmi les citoyens, tout particulièrement dans les régions rurales et zones jouxtant les forêts et mettre à néant leurs sources de revenus". Pour faire face à cette situation, la Fédération a recommandé l'intensification des patrouilles de contrôle, l'élargissement des opérations anticipatives, la formation de comité de veille, l'association des populations habitants les zones forestières, la détection des mouvements suspects, et le lancement d'enquêtes approfondies pour déterminer les responsabilités. Parmi les solutions nécessaires, la Fédération propose la mise à disposition des moyens nécessaires aux premières interventions, notamment l'ouverture des chemins, les travaux d'aménagement et l'entretien périodique des espaces forestiers. Il s'agit aussi de multiplier le nombre des tours de contrôle et des infrastructure de sécurité, et de repenser la carte de déploiement des agents. Elle a également plaidé pour une révision et une mise-à-jour des plans anti-incendie par le recours notamment aux TIC, la réalisation d'une banque de données, le renforcement du contrôle et des interventions aériennes, et la relance, sur le terrain, du rôle des comités communaux et de wilayas, outre l'ouverture de la voie au contrôle participatif permettant à tout un chacun d'y avoir un rôle fondamental. Il convient aussi de renforcer les moyens de l'administration des Forêts pour lui permettre de s'acquitter de ses mission, et de réhabiliter ses agents en les hissant au rang d'administrations spéciales paramilitaire. Le secrétariat exécutif de la Fédération a également demandé l'organisation urgente d'une réunion avec le ministre de l'Agriculture pour examiner la situation dans le secteur ainsi que les préoccupations socio-professionnelles de ses travailleurs.