Le Comité pour la libération des détenus d'opinion et la défense de la liberté d'expression au Maroc a exprimé sa protestation contre l'arrestation du journaliste et militant des droits de l'homme Omar Radi, appelant à sa libération immédiate. "Le Comité tient à exprimer sa protestation indignée contre l'arrestation du journaliste et défenseur des Droits Humains Omar Radi", a déploré le Comité dans un communiqué rendu public. Mercredi dernier, les autorités marocaines ont arrêté Omar Radi, journaliste primé pour ses articles d'investigation, et l'ont mis en examen pour espionnage et viol. L'arrestation de ce militant, déjà espionné par les autorités de son pays via un logiciel israélien, survient après que la police l'ai convoqué 12 fois au cours du mois dernier pour des séances d'interrogatoire. Le Comité a exprimé son "soutien sans réserve" au journaliste Omar Radi " prisonnier d'opinion qui paie un prix fort pour le travail de journaliste d'investigation professionnel qu'il a mené concernant des affaires de corruption des pouvoirs publics. Pour le Comité, Omar Radi a été la cible des autorités marocaines en raison de " ses opinions politiques critiques concernant les différents aspects de la tyrannie qui caractérise le cadre politique dominant, et sa lutte pour soutenir les droits des couches défavorisées". Le Comité a précisé "qu'il ne demandait pas seulement la libération immédiate du militant et journaliste Omar Radi", mais aussi la cessation des "différents types d'harcèlement auquel il est soumis, entre autres les campagnes de diffamation et d'insultes d'une certaine presse" à son encontre. Omar Radi que les autorités marocaines ont exposé sciemment à la vindicte populaire, a subi une campagne de "salissage" pendant plusieurs semaines orchestrées par des médias à la solde du régime marocain. Lire aussi: Maroc: le journaliste et militant des droits de l'Homme Omar Radi arrêté Dans ce sens, le Comité a exprimé sa "vive condamnation des organes de caniveau" qu'il qualifie de presse " people" et qui "enrégimente des pseudos-journalistes (...) pour procéder à des meurtres symboliques d'opposants et de critiques". Le Comité a salué, en revanche, les journalistes qui ont publié le manifeste " Journalistes marocains contre la presse de diffamation". Dans son communiqué, Il a dénoncé le recours des autorités marocaines à des accusations à caractère sexuel pour justifier les arrestations de journalistes et d'opposants, soulignant que cette méthode est "révélatrice de l'indigence d'esprit de ceux qui l'utilisent, et qu'elle ne trompe plus personne". A ce propos, le Comité a rendu un hommage aux ONG " qui n'accordent aucun crédit à la version officielle avancée pour justifier l'arrestation d'Omar Radi, et qui ont ainsi émis des communiqués exprimant leurs doutes et leurs critiques contre la répression des journalistes". L'arrestation d'Omar Radi a fait réagir de nombreuses ONG à l'instar d'Amnesty international et Humain Right Watch qui ont dénoncé publiquement les allégations du gouvernement marocain et déploré ouvertement les violations des droits de l'Homme au Maroc. Le Comité a appelé enfin "les associations des Droits Humains, les instances politiques et les organisations syndicales, ainsi que les associations de défense des droits des femmes et les organisations de jeunes, qui s'opposent à l'arbitraire et à l'oppression et qui aspirent à un Maroc du respect des droits et des libertés à serrer les rangs pour donner encore plus de force à la lutte pour la libération des détenus d'opinion". Le militant Omar Radi restera derrière les barreaux jusqu'au 22 septembre, date fixée pour sa première audition devant un juge d'instruction.