L'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé vigoureusement l'arrestation du journaliste militant marocain Omar Radi, qualifiant cet acte de "manipulation flagrante visant à réduire le journaliste critique au silence". Mercredi, les autorités marocaines ont arrêté Omar Radi, journaliste primé pour ses articles d'investigation et l'ont mis en examen pour espionnage et viol.L'arrestation de ce militant, déjà espionné par les autorités de son pays via un logiciel israélien, survient après que la police l'ai convoqué 12 fois au cours du mois dernier pour des séances d'interrogatoire de 6 à 9 heures chacune. "Les deux accusations contre Omar Radi sont une manipulation flagrante du système judiciaire pour réduire un journaliste critique au silence, alors que les attaques contre la liberté d'expression au Maroc se multiplient », a déploré Eric Goldestein, directeur par intérim de HRW pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, cité dans un communiqué de l'ONG. L'arrestation d'Omar Radi, victime d'une campagne de salissage mené à son encontre par des médias proches des services de sécurité marocains, est la deuxième au cours du mois de juillet. Il a été arrêté pour la première fois le 4 juillet pour les mêmes chefs d'accusations à savoir espionnage au profit de services étrangers et viol. Il restera derrière les barreaux jusqu'au 22 septembre, date fixée pour sa première audition devant un juge d'instruction.L'ONG, dont le siège est à Washington, rappelle que plusieurs autres journalistes marocains réputés ont été emprisonnés au cours des dernières années sur la base d'accusations criminelles sans rapport avec leur travail journalistique, après qu'ils aient publié des enquêtes percutantes ou des articles critiques sur les autorités. Dans une enquête rendue publique le 22 juin par l'ONG, Amnesty International, a affirmé que le logiciel d'espionnage de la firme israélienne NSO, avait été utilisé pour espionner Omar Radi, fervent détracteur du bilan des droits humains au Maroc. Maroc: le journaliste et militant des droits de l'Homme Omar Radi arrêté Amnesty a découvert que le téléphone d'Omar Radi avait été la cible de plusieurs attaques au moyen d'une nouvelle technique sophistiquée permettant d'installer de façon invisible Pegasus, logiciel espion produit par la firme israélienne NSO Group. Acculé au mur, le gouvernement marocain a tenté de repousser ces accusations confirmées, en lançant une campagne de dénigrement contre le bureau d'Amnesty à Rabat L'ONG avait indiqué, dans la foulée, que "ce n'est pas la première fois que des efforts sont déployés pour saper" son travail au Maroc, soulignant que ces attaques "coïncidaient avec une répression croissante" dans le pays. Après ces révélations, le militant Omari Radi a subi une avalanche d'accusations portées par des médias proches du palais visant à le discréditer dans le sillage de l'enquête édifiante sur sa mise sur écoute par les autorités marocaines. Un de ces relais médiatiques évoque une collusion présumée avec un officier des renseignements britanniques. "Depuis plusieurs semaines, une campagne de lynchage et diffamation est orchestrée par plusieurs médias électroniques contre moi. En décembre dernier, j'ai été placé en détention pour un tweet. Je me retrouve désormais à devoir répondre à des accusations ubuesques. Jusqu'où ira cet acharnement", avait dénoncé le militant dans un communiqué.