Le cessez-le-feu immédiat qui a été annoncé séparément par le gouvernement d'Union nationale libyen GNA et le Parlement de l'EST, ce vendredi appelant à un arrêt immédiat de tous les combats sur tout le territoire libyen a suscité des réactions internationales d'on ne peu plus favorables. Le Gouvernement d'Union nationale libyen (GNA) et le Parlement de l'Est ont annoncé séparément, vendredi, un cessez-le-feu immédiat et l'arrêt de tous les combats sur tout le territoire libyen. Le président du Conseil présidentiel du GNA, Fayez el Sarraj a indiqué dans un communiqué avoir donné ces instructions partant de sa "responsabilité politique et nationale" ainsi que "des exigences de la conjoncture actuelle que traverse le pays et la région, et de la crise sanitaire induite par la Covid-19". "L'entrée en vigueur d'un véritable cessez-le-feu nécessite la démilitarisation des régions de Syrte et d'Al Djoufrah", a-t-il poursuivi, ajoutant que "les services de police des deux côtés travaillent en coordination sur les dispositifs sécuritaires dans ces régions". Le GNA a souligné que l'objectif final de l'annonce du cessez-le-feu "est le recouvrement de la souveraineté totale sur les territoires libyens et le départ des forces étrangères et des mercenaires". Mettant en avant l'impératif de poursuivre la production et l'exportation du pétrole, M. El Sarraj a préconisé, le dépôt des recettes dans le compte de la compagnie libyenne de pétrole (NOC) à la Banque libyenne sans possibilité de disposer de ces fonds jusqu'à la mise en place de mesures politiques inclusives conformément aux conclusions de la Conférence de Berlin, en vue de garantir la transparence en collaboration avec la mission onusienne et la communauté internationale". Il a par ailleurs appelé à l'organisation d'élections présidentielle et parlementaire en mars prochain suivant une base constitutionnelle adéquate unanimement convenue par les Libyens. Pour sa part, le Parlement de l'Est, sous la présidence de Aguila Saleh a appelé, vendredi dans un communiqué, toutes les parties à "un cessez-le-feu immédiat au vu de conditions économiques du pays et de la propagation de la Covid-19". "Le cessez-le-feu permettra la sortie des mercenaires et le démantèlement des milices", a-t-il ajouté. La communauté internationale et l'Algérie saluent l'annonce du cessez-le-feu L'Algérie s'est félicité des annonces faites par le président du Conseil présidentiel du GNA, Fayez Al-Serraj, et le président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, d'un cessez-le-feu immédiat à travers l'ensemble du territoire libyen et l'adoption d'un dialogue "inclusif" devant mettre terme à la crise en Libye, indique vendredi un communiqué du ministère des Affaires Etrangères (MAE). "(...) L'Algérie prend note avec satisfaction de cette initiative consensuelle qui reflète la volonté des frères libyens à résoudre la crise et à consacrer la souveraineté du peuple libyen frère", ajoute la même source. La représentante spéciale par intérim du Secrétaire général de ONU en Libye, Stephanie Williams a salué chaleureusement l'annonce d'un cessez-le-feu immédiat par les autorités libyennes. Lire aussi: Crise en Libye: l'Algérie salue l'annonce du cessez-le-feu et l'activation du processus politique La mission onusienne a indiqué sur son compte Twitter que "Stephanie Williams salue chaleureusement les points d'accord dans les déclarations publiées vendredi par Fayez Al-Serraj et Aguila Saleh appellent à un cessez-le-feu, dans l'espoir que celui-ci sera rapidement repris par la Commission militaire mixte 5 + 5, avec le départ de toutes les forces étrangères et mercenaires du sol libyen". La représentante spéciale par intérim a plaidé pour "la mise en œuvre rapide de l'appel des deux parties pour la reprise de la production et de l'exportation de pétrole selon les orientations exposées dans les deux déclarations". Elle a rappelé que "priver le peuple libyen de sa richesse pétrolière est un signe d'entêtement inacceptable de la part des acteurs locaux et internationaux impliqués", appelant toutes "les parties à se montrer à la hauteur de cette occasion historique et à assumer toutes leurs responsabilités devant le peuple libyen". La France a qualifié d'"étape positive" d'un cessez-le-feu et l'organisation prochaine d'élections, tout en soulignant que ces promesses "doivent se matérialiser sur le terrain". "Les déclarations du président du Conseil présidentiel et du président de la Chambre des Représentants appelant notamment à un cessez-le-feu immédiat, à l'arrêt des opérations militaires en Libye et à la reprise de la production pétrolière constituent une étape positive", mais "elles doivent se matérialiser sur le terrain", écrit le sous-directeur de la presse du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. "La France appelle toutes les parties à mettre effectivement en oeuvre l'arrêt des hostilités et à s'engager de bonne foi pour conclure un accord de cessez-le-feu durable permettant (...) d'aboutir à une reprise du processus politique et à la fin de toutes les ingérences étrangères en Libye", souligne-t-il. "Il n'y a pas de solution militaire en Libye", poursuit le Quai d'Orsay en rappelant que "la France appelle à un retour au processus politique.L'Egypte a également exprimé sa satisfaction de l'annonce du cessez-le-feu en Libye. Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a salué l'annonce par les deux autorités libyennes l'arrêt de tous les combats sur tout le territoire libyen et l'organisation prochaine d'élections. "Je salue les déclarations du Conseil présidentiel libyen et de la Chambre des représentants appelant à un cessez-le-feu et à l'arrêt des opérations militaires sur tout le territoire libyen", a déclaré M. Sissi dans un tweet."Cette décision est une étape importante sur la voie d'un règlement politique et du rétablissement de la stabilité" dans ce pays, a ajouté le président égyptien.