La Cheffe par intérim de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (Manul), Stephanie Williams, a appelé le Conseil de sécurité à l'action et à saisir la "fenêtre d'opportunité" qui se présente à l'heure actuelle dans le pays avant qu'elle ne se dissipe au grand dam des Libyens d'abord et "au détriment de la paix et de la sécurité internationales". "Le moment est venu de s'unir alors que des efforts sont entrepris pour parvenir à un règlement qui viserait à préserver la souveraineté et l'intégrité de la Libye, ainsi qu'à remédier aux lacunes économiques de longue date et à la nécessité de mettre en œuvre des réformes", a déclaré Mme. Williams, lors de son briefing au Conseil de sécurité sur les activités de la mission onusienne. " Votre aide, non seulement en paroles mais surtout en actions aidera à déterminer si le pays descend vers de nouvelles profondeurs de fragmentation et de chaos ou progresse vers un avenir plus prospère", a-t-elle déclaré aux membres du Conseil de sécurité. Sur le terrain, a-t-elle expliqué, la situation reste tendue autour de Syrte, mettant en péril les 130.000 habitants de cette ville ainsi que les infrastructures pétrolières vitales du pays. Si la ville connaît un calme "relatif " depuis juin, "des sponsors étrangers", continuent d'acheminer "des armes et du matériel de pointe", d'après elle. Pour la Chef par intérim de la Manul, ces activités constituent "une violation alarmante de la souveraineté de la Libye, une violation flagrante de l'embargo de l'ONU sur les armes, sans parler des engagements pris par les participants à la Conférence de Berlin". Lire aussi: Libye: la non désignation d'un nouvel Envoyé de l'ONU retarde le règlement pacifique La Mission continue de recevoir d'informations sur la " présence à grande échelle" de mercenaires et d'agents étrangers, " ce qui complique davantage la dynamique locale et les chances d'un règlement futur", a-t-elle estimé. L'instabilité est également alimentée par la dégradation des conditions socioéconomiques, la crise énergétique que traversent le pays et une partie de la population, notamment à Tripoli, ceci en sus de la pandémie de Covid-19 qui touche 15.156 personnes au 1er septembre, et qui a fait 250 décès. A ses yeux, ces tendances inquiétantes devraient contraindre le Conseil à insister pour qu'une désescalade immédiate soit enclenchée, de même qu'un retour au processus politique "avant que la fragile fenêtre d'opportunité créée par l'arrêt informel des hostilités ne se dissipe au détriment des Libyens d'abord et avant tout, mais aussi au détriment de la paix et de la sécurité internationales ". Des signes d'espoir se font jour néanmoins, à l'instar des appels au cessez-le-feu, à la levée du blocus pétrolier et à la reprise du processus politique sous les auspices de l'ONU lancés séparément, le 21 août, par le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'union libyen (GNA), Faiez Serraj et le président de la Chambre des députés Aguila Saleh. Sur cette base, Mme Williams reste " optimiste" quant à la possibilité de faire avancer les discussions politiques et de sécurité interlibyennes, tout en continuant à dialoguer avec d'autres forces politiques et militaires clefs à travers le pays.