La première phase des concertations sur la transition au Mali, organisée par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) avec les partis et la société civile, constitue " une évolution positive" en soi pour le processus de rétablissement de l'ordre constitutionnel, et ce, malgré les quelques "incompréhensions" constatées lors des travaux, rapportent dimanche les médias maliens. Les travaux sur la validation des termes de référence (TDR) des futures assises nationales sur la transition au Mali prévues les 10, 11 et 12 septembre à Bamako, pour le transfert du pouvoir aux civils, se sont achevées samedi soir. "Le but de cet atelier de validation était de proposer des amendements et corrections éventuelles aux termes de référence de la concertation nationale ", a expliqué dimanche Youssouf Coulibay, conseiller juridique du Comité mis en place par les militaires mutins. Ces recommandations sinon amendements vont être remises ultérieurement à un groupe d'experts désignés par le CNSP pour préparer les concertations prévus dans moins d'une semaine, avec la participation de délégués régionaux et de membres la diaspora, selon des médias maliens qui citent des organisateurs et des participants. Cette première phase des concertations a vu la participation, outre les militaires, des partis politiques et la société civile, des syndicats et médias. Les colonels qui ont renversé le président Ibrahim Boubakar Keïta ont promis, en effet, de rendre les commandes aux civils à l'issue d'une transition. Mais la forme et la durée de cette transition, deux sujets de frictions avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui a imposé des sanctions aux militaires ayant pris le pouvoir au Mali, ne sont pas encore fixées. "Le 18 août, nous abordons une nouvelle histoire de notre pays. Cette étape cruciale nécessite une profonde réflexion et l'implication de l'ensemble des filles et des fils de la nation", a déclaré à l'ouverture des travaux Malick Diaw, n 2 du CNSP. Initialement prévu pour le week-end dernier, cette rencontre avait été annulée après une querelle entre les militaires au pouvoir et la coalition d'opposition menée par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Bâtir le consensus autour du contenant de la transition Selon des observateurs maliens, l'urgence aujourd'hui, c'est "d'aboutir à un consensus pour entamer le chantier de la transition et jeter les bases d'un retour durable à l'ordre constitutionnel ".Le défi à présent, selon eux, c'est surtout "de convenir, avec l'ensemble des acteurs locaux, sur le contenant de la transition, plutôt que de perdre du temps et de l'énergie sur des détails de profils ou de calendrier". D'après eux, "il est impératif de travailler à l'inclusivité de la phase transitoire pour prévenir des griefs". Lire aussi: Crise au Mali: poursuite des concertations sur la transition Le président du parti le Comité exécutif de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), Housseini Amion Guindo, qui a pris part à ces assises, propose que la transition soit "la plus courte possible" (entre 9 et 12 mois au plus), car elle ne doit avoir que deux missions essentielles, "le retour de la sécurité et l'organisation de l'élection présidentielle afin de doter le pays d'institutions légitimes, capables de faire face aux immenses défis auxquels le Mali reste confronté depuis une décennie". Au premier rendez-vous des concertations, des médias maliens, font état par ailleurs de quelques "incompréhensions".Il s'agit notamment des difficultés sur le choix du présidium au niveau des différents groupes de travail, cinq en tout. En l'occurrence, le choix des présidents et des rapporteurs dans certaines salles. Ils observent aussi, une sorte de "confusion" autour de l'ordre du jour. Toutefois, les médias participants rapportent que l'esprit de dialogue a eu raison de ces moments "d'incompréhension", laissant place à "la concession".