La Garde civile espagnole (Guardia Civil), soutenue par Europol, a démantelé un groupe criminel organisé impliqué dans trafic de cannabis du Maroc vers les régions espagnoles d'Algésiras et de Campo de Gibraltar, a annoncé samedi l'agence répressive de l'Union européenne dans un communiqué. Selon Europol, le cannabis venu du Maroc, a été "dissimulé et transporté sur des hors-bords jusqu'à une petite jetée, connue sous le nom de jetée de narco appartenant aux criminels". "Le 7 juillet 2020, des agents des forces de l'ordre ont perquisitionné 8 lieux et arrêté 64 personnes et saisi 8.000 kg de cannabis, 6 navires (4 bateaux à grande vitesse et 2 bateaux semi-rigides), 16 véhicules, des comptes bancaires et domaine d'une valeur de plus de 3 millions d'euros", précise le communiqué. Le Clan de los Pinchos a un noyau de plusieurs suspects. Ces suspects sont espagnols et partagent un lien très fort, ce qui garantit que leurs activités criminelles ne seront pas découvertes. De nombreux autres associés criminels du clan travaillaient également sur différentes expéditions. La Garde civile espagnole affirme que ce "réseau violent de trafiquants de haschich opérant dans la région de Gibraltar pourrait fournir à d'autres criminels trois à six tonnes de cannabis par mois" ajoutant que "les profits criminels de ce trafic ont été blanchis grâce à des investissements immobiliers, réalisés par des sociétés écrans et dirigés par des hommes de paille. Les sociétés écrans achèteraient alors du matériel nautique pour les vedettes rapides transportant les médicaments". La Garde espagnole a été soutenue dans cette opération par l'Europol qui a facilité l'échange d'informations et fourni un soutien analytique. Au cours de la journée d'action, Europol a déployé trois experts à Cadix pour recouper les informations opérationnelles en temps réel avec les bases de données d'Europol et a fourni un soutien technique avec des capacités d'extraction de téléphone. Le Maroc est le premier producteur et pourvoyeur de Cannabis au Monde, qu'il envoie en Europe, en Afrique et à d'autres pays du monde. Au Sahel, le crime organisé continue d'évoluer principalement autour du haschich marocain, a révélé un récent rapport du Groupe d'experts de l'ONU sur le Mali, qui pointe du doigt "le manque de coopération" du Maroc en matière de lutte contre le trafic de drogues, tout en soulignant l'impératif d'intégrer les fournisseurs de stupéfiants dans la liste des personnes visées par les sanctions onusiennes. Le rapport final signé par le coordonnateur du Groupe d'experts sur le Mali, Albert Barume, relève que " l'implication de groupes armés dans la criminalité organisée continue d'évoluer principalement autour du convoyage de haschisch marocain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers au Mali". En 2016, le trafic de drogue a représenté près de 23% du PIB du Maroc, soit l'équivalent de 23 milliards de dollars, selon un rapport du département d'Etat américain sur le trafic et la criminalité financière dans le monde, publié en mars 2017. Le département d'Etat avait cité des rapports de l'Unité marocaine du traitement du renseignement financier (UTRF) qui ont confirmé l'utilisation de la zone franche de Tanger dans le blanchiment des fonds générés par ce trafic.