L'expert en relations internationales, Mustapha Saïdj a affirmé, lundi, que l'atermoiement dans l'application des règles du droit international et la définition d'une politique sécuritaire internationale favorable aux pays titulaires du droit de véto au Conseil de sécurité international ont entravé le processus de règlement du conflit au Sahara Occidental et privé le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'organisation d'un référendum. Dans un entretien à l'APS à l'occasion du 39 anniversaire de la journée internationale de la paix, Pr. Saïdj a souligné que "l'atermoiement dans l'application des règles du droit international, dû au rapport des forces au sein du Conseil de sécurité international et la dictature caractérisant la définition d'une politique sécuritaire internationale favorable aux pays titulaires du droit de véto, sont autant de facteurs ayant entravé le processus de décolonisation pour l'indépendance du Sahara Occidental". "Bien que le Sahara occidental soit une question de décolonisation comme stipulé dans la résolution historique 1514 de l'Assemblée générale de l'Onu de 1960, inscrite à l'ordre du jour de la 4e Commission de l'ONU, et en dépit de la mise en place, depuis 1991, d'un mécanisme diplomatique et politique sur le règlement du conflit au Sahara Occidental occupé, le Maroc qui occupe illégalement le territoire du Sahara Occidental, soutenu par la France et l'Espagne, œuvre, au sein du conseil de sécurité, à entraver le processus d'organisation d'un référendum sur l'autodétermination et l'indépendance". Le Maroc continue à contourner "les plans onusiens", en choisissant "l'autonomie élargie" en tant qu'option unilatérale, au moment où le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui "insiste sur l'impératif d'organiser un référendum sur l'autodétermination où le dernier mot reviendra aux Sahraouis". Les options de règlement pacifique subsistent En dépit des tentatives de l'occupant marocain de se soustraire à la légalité internationale, Pr. Saidj a estimé qu'il était possible de relancer le processus de règlement de la question sahraouie en faisant prévaloir les options de règlement pacifique et arracher ainsi son droit à l'indépendance", avertissant que "l'atermoiement à désigner l'Envoyé onusien et l'impuissance de la communauté internationale à relancer le processus de règlement mettent les Sahraouis devant toutes les options, d'autant que le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, a affirmé lors de son dernier congrès qu'il ne comptait pas recourir, à l'avenir, aux options pacifiques de l'ONU, après l'échec de cette organisation à instaurer la paix et la sécurité dans la région". Pour cet expert, "les meilleures options qui s'offrent aux Sahraouis consistent à trouver le soutien et l'appui politique et juridique au niveau international auprès des organisations non gouvernementales (ONG)". Le Front Polisario, insiste Pr. Saidj, devra exercer des pressions pour que la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara occidental (MINURSO) soit dotée d'un Mécanisme de contrôle des droits de l'homme". Lire aussi: Les Lauréats du prix Nobel alternatif interpellent Guterres sur la situation au Sahara occidental Il a également mis l'accent sur le rôle important de "l'Union africaine (UA) dans le règlement du conflit du Sahara occidental, soulignant la nécessité d'intensifier les efforts diplomatiques de la République sahraouie au sein de l'espace africain". Le Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique, est occupé par le Maroc depuis 1975 avec le soutien de la France. En 1966, il a été inscrit sur la liste des territoires non autonomes donc, éligible à l'application de la résolution onusienne 1514 pour l'indépendance des pays et peuples colonisés.