Le même responsable a indiqué que les récentes déclarations du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, et du président du Conseil de sécurité, Matthew Rycroft, qui ont exprimé leur soutien aux efforts de l'émissaire onusien au Sahara occidental, Christopher Ross, «doivent être appuyées par une position ferme du Conseil de sécurité». Comme il a dénoncé les «entraves marocaines aux efforts onusiens pour une solution pacifique au conflit sahraoui en rejetant de nouvelles négociations et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Le Maroc «rejette les démarches de l'émissaire onusien dans la région et entrave la relance du processus de règlement pacifique du conflit sahraoui à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination en tant que mécanisme démocratique permettant au peuple sahraoui de décider de son sort», a observé Khatri Addouh. Le responsable sahraoui a appelé le secrétaire général des Nations unies et son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross, à «dévoiler le véritable responsable de l'échec du processus de règlement de la question sahraouie depuis des décennies». Matthew Rycroft a exprimé, mercredi dernier, son soutien à la mission de Christopher Ross, souhaitant que toutes les autorités des pays de la région lui apportent leur coopération. Alors que Ban Ki-moon a appelé à relancer le processus de négociations entre les parties en conflit. Christopher Ross a effectué une tournée régionale le 23 novembre. Un périple qui l'a mené en Algérie, au Maroc et dans les camps des réfugiés sahraouis, pour relancer les négociations entre le Front Polisario et Rabat. Le Maroc avait déjà retiré sa confiance à Christopher Ross en 2012, l'accusant de «partialité», avant qu'il ne reprenne ses efforts diplomatiques en février 2015. Statu quo Le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari, a affirmé, dans un entretien rendu public samedi par l'APS, qu'en cas d'«obstination du Maroc à bloquer toute issue pacifique, la direction sahraouie réviserait sa vision stratégique», pour atteindre son objectif, à savoir l'indépendance. Il a indiqué que «la partie sahraouie est prête à entamer les négociations prônées par l'ONU, de par son attachement au règlement pacifique de la question», ajoutant que «le peuple sahraoui est prêt lui aussi à faire face à toute autre option qui lui serait imposée, en cas d'échec du règlement pacifique de ce conflit». Le responsable sahraoui a affirmé que le «principal obstacle» qui entrave la relance des négociations autour du conflit sahraoui «demeure l'obstination de la partie marocaine qui avait catégoriquement refusé l'idée des négociations». Comme il a écarté l'éventualité de voir Rabat «adhérer en toute transparence aux efforts de l'ONU» visant à trouver une solution pacifique à la question sahraouie. Ainsi, il a appelé «les responsables marocains à renoncer aux idées expansionnistes», soulignant que «toutes les convoitises expansionnistes, qui vont à l'encontre de l'accès du peuple sahraoui à son droit à l'autodétermination, seront vouées à l'échec». Un autre appel est lancé au peuple marocain «voisin et frère» l'exhortant à faire pression sur les autorités marocaines pour aboutir au règlement de ce conflit qui dure depuis 40 ans, et à refuser «d'être impliqué dans ce conflit». Ahmed Boukhari a, par ailleurs soulevé la question des violations marocaines récurrentes des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Le Front Polisario réclame l'indépendance du territoire à travers un référendum d'autodétermination, alors que le Maroc offre une autonomie sous sa souveraineté. Entre 1980 et 1987, le Maroc construit un mur militarisé qui partage en deux le territoire sahraoui. Un cessez-le-feu a été signé sous l'égide de l'ONU en 1991, à la condition que le référendum d'autodétermination soit organisé. Rabat propose comme solution une autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine. Option rejetée par les Sahraouis qui souhaitent l'indépendance. Envoyé spécial des Nations unies au Sahara occidental, James Baker présente un plan en 2003 qui prévoit un régime d'autonomie pour une durée de 5 ans, suivi d'un référendum comportant l'option de l'indépendance. Les électeurs seront les Sahraouis et toute autre personne de plus de 18 ans vivant au Sahara occidental depuis au moins 4 ans. Accepté par le Polisario, il est rejeté par le Maroc. D'où la démission de Baker en 2004. En juin 2007 est ouverte la première session de pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario en présence des Etats voisins, à savoir l'Algérie et la Mauritanie, à Manhasset (New York) sans aboutir à une solution. Et à ce jour, le Sahara occidental est considéré par l'ONU comme le dernier territoire non autonome d'Afrique et qui relève de la décolonisation.