La ministre de l'Environnement, Nassira Benharrats, a déclaré, lors du lancement jeudi d'un projet pilote de tri des déchets marins dans le port de Cherchell (wilaya de Tipaza), que "la situation environnementale marine nécessite de tirer la sonnette d'alarme". La ministre, qui a présidé à Tipasa la célébration de la Journée mondiale de la mer et la Journée de la Côte Méditerranéenne (respectivement les 24 et 25 septembre de chaque année), a affirmé que son département mène en collaboration avec d'autres secteurs concernés, des actions, notamment celles ayant trait à la sensibilisation et l'information, et ce à travers l'implication des professionnels de la pêche et l'Entreprise de gestion des ports . Elle a, également, insisté sur la nécessaire implication de la communauté internationale dans la lutte contre la pollution des mers et des océans, "qui atteint des niveaux alarmants, notamment en Méditerranée". Dans ce contexte, Mme Benharrats a indiqué que le projet de tri sélectif des déchets marins sera élargi dans tous les ports du pays, insistant sur l'impératif de signer des conventions avec des petites entreprises spécialisées dans leurs (déchets marins) valorisation et exploitation, notamment le plastique et les huiles. "L'Algérie, qui a ratifié de nombreuses conventions internationales, dont la Convention de Barcelone, de la biodiversité et des changements climatiques, respecte ses engagements", a, par ailleurs, rappelé la ministre dans une allocution à l'issue de l'ouverture d'une journée d'études sur le sujet à la Maison de l'environnement du centre ville de Tipasa. "En tant que pays pilote dans le sud de la Méditerranée, l'Algérie a mis au point des stratégies et des plans d'action pour la protection des écosystèmes", a-t-elle poursuivi, citant entre autres, la stratégie nationale de gestion intégrée des zones côtières, considérée comme un "outil de planification pour le développement durable des zones côtières et un cadre de concertation et de coordination entre les différents partenaires économiques et sociaux concernés pour la gestion et l'exploitation de ces zones". Et de poursuivre : Cette stratégie vise également à maîtriser "le développement économique et urbain, à réduire la pollution de l'environnement et à préserver les écosystèmes", mettant en exergue l'impératif actualisation des données et outils, eu égard aux changements ayant impacté les régions côtières aux plans environnement, social et économique. L'Algérie, qui possède une côte de plus de 1600 km de long, constitue un "point chaud de la biodiversité en mer Méditerranée", néanmoins "l'exploitation de ses espèces marines, 4500 espèces recensées, demeure très faible ne dépassant pas les 3%", a déploré la ministre. Lire aussi: L'expérience algérienne en matière de lutte contre la pollution maritime exposée La mer Méditerranée englobe une multitude d'écosystèmes, dont 28% d'espèces endémiques, 7,5 % de faune et 18% de plantes marines. Toutefois, elle compte seulement 7% d'espèces de poissons, selon des statistiques mondiales. La mer Méditerranée fait l'objet de plusieurs menaces et pressions impactant négativement sur ses écosystèmes, dont l'urbanisme excessif, la surexploitation des ressources, la surpêche, la pollution et les déchets plastiques, a déclaré la ministre. Soulignant les efforts de l'Algérie dans lutte contre la pollution de l'environnement marin, notamment les déchets plastiques, la ministre a fait part d'un plan national de lutte contre la pollution de l'environnement marin, basé sur la décision onusienne préconisant des initiatives pour le nettoyage du milieu marin. Selon les résultats d'analuses d'échantillons de déchets marins prélevés sur le littoral algérien, huit types de déchets marins ont été recensés, dont 75 % de déchets plastiques, a indiqué la ministre de l'Environnement.