Le représentant du Front Polisario auprès de l'Organisation des Nations-Unies (ONU), Sidi Mohamed Omar a indiqué que 29 ans après le cessez-le-feu, le peuple sahraoui attend toujours l'autodétermination, sans qu'aucune condition favorable à l'organisation d'un référendum ne soit réunie. Dans une interview accordée mercredi à la Radio Algérie internationale (RAI), M. Sidi Mohamed Omar a précisé que "le dossier du Sahara Occidental est en attente d'un règlement, conformément au plan de paix onusien", déplorant "l'absence de conditions favorables à l'organisation du référendum sur l'autodétermination". Il a, en outre, rappelé la décision du Front Polisario du 30 octobre 2019 de revoir sa participation au processus de paix onusien au Sahara occidental, après s'être écarté de son cadre initial, fixé dans le plan conjoint de règlement ONU-OUA (UA actuellement). Et de soutenir que ce plan, accepté par les deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc) en 1988, a été même adopté par le Conseil de sécurité. Il a précisé, par ailleurs, que la poursuite de l'occupation avait conduit le peuple sahraoui à perdre confiance dans le processus de paix et que le Hirak populaire spontané dans la région de Guerguerat n'est qu'une façon d'exprimer leur mécontentement qui perdure 29 ans après le cessez-le-feu. L'Onu et le Conseil de sécurité en particulier sont appelés aujourd'hui à assumer leurs responsabilités et à prendre des mesures sérieuses et opérationnelles pour garantir le parachèvement du processus de décolonisation du Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique, a-t-il soutenu. Lire aussi: Le débat général de l'AGNU s'achève sur un fort soutien envers le multilatéralisme S'agissant des démarches attendues de la communauté internationale, à quelques jours des délibérations du Conseil de sécurité sur le Sahara Occidental et les enjeux futurs, M. Mohamed Omar a affirmé que la question sahraouie connaît actuellement un rapport de forces et un conflit d'intérêts, ajoutant que "la nature juridique et politique de la question du Sahara Occidental, en tant que question de décolonisation, est claire et dénuée de toute ambiguïté". Le diplomate sahraoui s'est interrogé "si l'Onu et la Communauté internationale permettront la domination de la loi du plus fort dans le cas du Sahara Occidental, en tolérant la poursuite de l'occupation illégale de ce territoire par le Maroc ou bien défendront les principes fondamentaux de l'ordre international actuel, et partant la défense du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, en application des décisions de l'Onu et de ses principes relatifs à la décolonisation". Et d'ajouter: "parvenir à une solution durable, juste et pacifique à la question sahraouie à même de garantir au peuple sahraoui son droit inaliénable à l'autodétermination", constituera "un facteur essentiel pour un retour à la sécurité régionale et la création d'un climat de confiance et de rapprochement permettant aux peuples de la région de faire face aux défis communs en matière de développement durable et de renforcement de la paix et de la sécurité régionales".