La membre de l'Alliance des médias et des juristes africains, Latifa Dib, a déploré, samedi à Alger, les violations flagrantes par le régime d'occupation marocain des droits de l'homme au Sahara Occidental, dénonçant l'augmentation du nombre d'arrestations des militants à Laayoune occupée et le pillage des ressources naturelles sahraouies susceptible de menacer la stabilité de la région entière. "Le Makhzen n'a pas cessé, une seule seconde, ses violations des résolutions onusiennes au Sahara Occidental notamment à Laayoune occupée qui enregistre quotidiennement de larges campagnes d'arrestation des militants sahraouis", a fait savoir Mme Latifa Dib dans une déclaration à l'APS. Evoquant ces violations, la même responsable a soutenu que l'occupation marocaine "oeuvre à étendre les domaines de violation du territoire sahraoui et conclure des conventions internationales visant le pillage des richesses du peuple sahraoui". "Le mur de séparation construit par les autorités d'occupation marocaines a empêché des familles sahraouies de rencontrer leur proches quatre décennies durant, un mur qui est toujours là en dépit des chartes internationales qui le qualifient de crime contre l'humanité", a-t-elle soutenu. Et d'ajouter :"l'occupation marocaine a planté un total de 7 millions de mines tout au long de ce mur qui ont fait plusieurs morts selon les rapports onusiens". Insistant sur l'impératif d'élargir le mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour inclure "la surveillance des droits de l'homme en vue de détecter les violations marocaines, d'autant que le rapport d'Amnesty international du mois d'avril 2019 avait dénoncé des violations flagrantes de toutes les lois internationales", Mme Dib a souligné que le Maroc avait expulsé les fonctionnaires civils de la Minurso dans l'objectif de semer l'anarchie et occulter la situation des droits de l'homme au Sahara Occidental". Elle a plaidé, en outre, pour l'examen de "nouveaux mécanismes de contrôle de la situation des droits de l'homme au Sahara Occidental", appelant la communauté internationale à l'impératif "d'exercer des pressions sur le Maroc afin de l'amener à libérer les détenus sahraouis". Elle a imputé au Conseil de sécurité la responsabilité de l'entrave du processus de décolonisation de la dernière colonie en Afrique, en dépit du fait que le Sahara Occidental soit classé parmi les 16 territoires concernés par la décolonisation en vertu de la résolution 1514 de 1960, qu'il fasse l'objet de débat annuel à la quatrième Commission de l'ONU et en dépit de la mise en place, en 1991, d'un mécanisme diplomatique et politique pour le règlement du conflit dans le territoire occupé ». Par ailleurs, elle a expliqué l'inaction et l'inertie du Conseil de sécurité à rendre justice au peuple sahraoui par la dictature marquant l'élaboration de la politique sécuritaire mondiale, une politique qui serve les intérêts des pays titulaires du droit de véto», condamnant « la complicité de la France avec le Maroc visant à entraver le processus d'organisation du référendum d'autodétermination au Sahara Occidental occupé ». L'occupation marocaine appréhende fortement l'organisation d'un référendum, étant convaincue que le peuple sahraoui votera pour l'indépendance, ce qui ne sert pas ses orientations et ses visées coloniales qui ne cessent de s'accroitre jour après jour». « En dépit du fait que l'ONU ait échoué à réprimer l'occupation marocaine et à rendre justice au peuple sahraoui, les peuples du monde se rallient à la cause sahraouie et la considèrent comme étant l'une des questions fondamentales des droits de l'Homme dans le monde», a-t-elle mis en garde. Evoquant la position de l'Algérie à l'égard de la question sahraouie, elle a indiqué qu'«elle milite pour rétablir les principes de la légalité internationale, convaincue du nécessaire triomphe des droits de l'Homme", soulignant que «la question sahraouie et même palestinienne s'inscrivent parmi les batailles que l'Algérie mènent contre la colonisation ». Elle exhorte le Conseil de sécurité à « assumer ses responsabilités, à mettre fin à la tragédie que vit le peuple sahraoui due aux violations flagrantes du makhzen qui porte atteinte à l'histoire, à l'identité et à la géographie du Sahara Occidental ». Elle appelle à désigner un nouvel envoyé personnel onusien au Sahara Occidental et à «accélérer l'organisation d'un référendum pour la décolonisation au Sahara Occidental en vue de restituer le droit historique du peuple sahraoui occupé à l'autodétermination».