Le Maroc, en lançant une "opération militaire dans une bande tampon" contrôlée par l'ONU au Sahara occidental, "intensifie les tensions" dans la région et "menace le cessez-le-feu signé depuis près de trois décennies", a écrit le New York Times. Les tensions dans la région "remontent à 1975" lorsque le Maroc a occupé le Sahara occidental, a précisé le journal vendredi, ajoutant que "pendant des années, le Polisario s'est battu pour l'indépendance dans une résistance armée qui a duré jusqu'en 1991", lorsque les Nations Unies ont supervisé un accord de cessez-le-feu entre les deux parties. Le président de la République sahraouie, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a fermement réagi à l'agression marocaine contre des manifestants pacifiques sahraouis, la qualifiant de "violation flagrante du cessez-le-feu" signé en 1991. En lançant son agression, le Maroc a sapé "toute chance de parvenir à une solution pacifique et durable de la question de la décolonisation du Sahara occidental", a indiqué M. Ghali dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations Unies, Ant?nio Guterres. Un porte-parole de M. Guterres a déclaré qu'il s'était engagé dans "de multiples initiatives" pour "désamorcer" la situation et ferait "tout son possible pour éviter l'effondrement du cessez-le-feu". Le New York Times a rappelé que le Conseil de sécurité avait prorogé le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MINURSO) jusqu'en octobre 2021. Le référendum d'autodétermination "ne s'est pas encore concrétisé", poursuit le journal. Les négociations entre les deux parties (Le front Polisario et le Maroc) sont au point mort depuis que l'envoyé personnel de l'ONU, l'ancien président allemand Horst K?hler a démissionné l'année dernière pour des raisons de santé, rappelle le journal. Régissant à la situation à al Guerguarat, le président en exercice de l'Union africaine, président sud-africain, Cyril Ramaphosa, avait appelé jeudi à "désamorcer les tensions et de revenir à la table des négociations".