HAFEDH - Le président de la Commission nationale sahraouie des droits humains (CONASADH), Abba Elhaisan, a appelé le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), à prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour protéger les civils sahraouis sous occupation marocaine, et à visiter les territoires occupés du Sahara occidental pour enquêter sur la situation du peuple de la dernière colonie en Afrique. Dans une lettre adressée au président du CICR, Peter Maurer, M. Elhaisan a déploré "les dangereuses violations du cessez-le-feu supervisé par l'ONU et l'UA par le Royaume du Maroc, vendredi dernier dans la région d'El-Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental". Il a indiqué que "l'armée marocaine ciblait un groupe de civils sahraouis, qui était en train de manifester devant la brèche illégale construite par les marocains à El-Guerguerat", ajoutant que l'Armée Sahraouie de Libération a "réussi à évacuer les civils et à faire face à la nouvelle agression de l'armée marocaine", en faisant "un juste usage de son droit à la légitime défense". M. Elhaisan a souligné que la CONASADH est "hautement préoccupée par le comportement irresponsable des autorités d'occupation marocaines envers les civils sahraouis", non seulement au cours des périodes passées mais d'autant plus concernant l'escalade à venir des attaques et violations des droits humanitaires et des droits de l'homme causées aux civils par le Maroc. Dans le même sillage, il a appelé le CICR à visiter les territoires occupés du Sahara occidental pour enquêter sur la situation du peuple de la dernière colonie d'Afrique. "Colonie que le CICR n'a jamais visitée, à l'exception de ses efforts déployés pour libérer des milliers de prisonniers marocains, alors même que nous comptons encore cent-cinquante prisonniers de guerre sahraouis non-comptabilisés par le Maroc", a regretté M. Elhaisan. Le président de la CONASADH a affirmé, dans le même contexte, que le Front Polisario, à de nombreuses reprises, a alerté les Nations unies et la communauté internationale contre les multiples violations marocaines commises en totale impunité au Sahara occidental depuis les années soixante-dix. "Le Front Polisario a clairement prévenu, dans une lettre envoyée par le Président de la République Sahraouie et Secrétaire Général du Front Polisario, Brahim Ghali, que l'Armée de Libération ne permettrait pas à un seul soldat ou civil marocains (régulièrement utilisés pour les basses besognes de l'armée marocaine) de causer tout dommage aux civils. Ceux-ci exercent leur droit légitime à manifester pour la fermeture de la brèche illégale à El-Guerguerat", a rappelé M. Elhaisan. Il convient de rappeler, souligne le président de la Commission sahraouie, que "la brèche fut ouverte au sein d'un mur militaire illégal, qui constitue un crime contre l'humanité en tant que tel, construit par le Maroc dans les zones occupées du Sahara occidental depuis les années quatre-vingt". Dimanche, le Front Polisario a officiellement déclaré n'être plus partie prenante à l'accord du cessez-le-feu, alors que le Maroc ne l'a jamais respecté, a-t-il soutenu, rappelant aussi que le Front a également déclaré que les Nations unies n'ont jamais été capables d'imposer la mise en œuvre stricte de l'accord susmentionné, ni de sanctionner ou condamner les multiples violations marocaines au sein des territoires occupés. Le président de la CONASADH a évoqué également dans sa lettre, "la situation dangereuse vécue par les prisonniers politiques et civils sahraouis au sein des prisons marocaines", soulignant que nombreux sont "ceux qui sont régulièrement victimes de torture ou de harcèlement, au-delà-même du danger auquel ils font actuellement face en ces temps de Covid-19 ".