Quatre organisations sahraouies et internationales ont publié un rapport à travers lequel elles ont appelé à prendre des mesures urgentes pour faire face à l'oppression exercée par l'occupation marocaine contre les journalistes sahraouis dans les territoires occupés, faisant état de plus 35 jeunes sahraouis arrêtés depuis la rupture du cessez-le-feu. Le Comité norvégien de soutien pour le Sahara occidental et l'organisation espagnole de défense des droits de l'Homme (Nomads ) en collaboration avec des médias sahraouis et la Fondation Nushatta, ont préparé vendredi un rapport documentant la situation des droits de l'Homme dans les villes sahraouies occupées à la lumière de l'état de guerre au Sahara occidental résultant de l'agression marocaine à El-Guerguerat le 13 novembre dernier. Le document souligne notamment que des journalistes et défenseurs des droits humains sahraouis font l'objet d'"une campagne massive d'intimidation et de harcèlement", appelant à cet effet les individus et les organisations à prendre des mesures pour dénoncer ces pratiques. Aussi, le rapport fait état de l'arrestation de plus de 35 jeunes sahraouis depuis la reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario, le plus jeune étant âgé de 12 ans et la plupart d'entre eux ayant entre 16 et 17 ans. Cet appel, dont la première version a été publiée le 20 novembre dernier, se concentre sur l'un des collectifs les plus à risque: les journalistes sahraouis, dont le travail est fondamental pour comprendre l'ampleur et la portée des violations des droits de l'homme actuellement en cours sur le territoire, précise-t-on Pendant des décennies, le Maroc a essayé de faire en sorte qu'il n'y ait pas de témoins internationaux de ses violations des droits de l'Homme et des violations du droit humanitaire au Sahara occidental. Les journalistes sahraouis sont soumis à une répression féroce, surveillance, harcèlement, menaces, arrestations arbitraires et détentions arbitraires sous de sévères peines de prison. En raison de la répression exercée contre les journalistes et militants sahraouis, il a été, au cours des deux dernières semaines, de plus en plus difficile de documenter ce qui se passe dans les rues du Sahara occidental, et les vidéos et photos sortant du territoire sont pour la plupart prises par témoins oculaires sans expérience préalable en matière de rapports, déplorent les organisations. Ajoutant à ce vide d'information se trouve le manque d'action à l'ONU pour surveiller la situation des droits de l'Homme dans ce territoire occupé par le Maroc. Le rapport critiquait "l'incapacité" de la Mission des Nations Unies au Sahara occidental (MINURSO) à s'acquitter de ses tâches fondamentales consistant à organiser le référendum et à surveiller la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental occupé.