Le représentant du front Polisario en Europe et à l'Union européenne (UE), Abi Bouchraya El Bachir a affirmé que l'autonomie revendiquée par le Maroc «ne constituera jamais un cadre pour le règlement du conflit au Sahara occidental», car étant contraire au cadre légal de la cause sahraouie. «L'autonomie ne constituera jamais un cadre pour le règlement du conflit au Sahara occidental, pour la seule et unique raison, qu'elle est contraire au cadre légal de la cause sahraouie et qu'elle issue d'une hypothèse entièrement erronée, à savoir: une prétendue souveraineté du Maroc (sur les territoires sahraouis)», a précise M. Abi Bouchraya jeudi sur la chaîne «France 24». Et de souligner «l'obligation pour le Maroc de résoudre d'abord le problème de la souveraineté, avant de se prononcer ou pas sur l'autonomie». En réaction à la position américaine vis-à-vis de la cause sahraouie, le diplomate voit que celle-ci «referme une sorte d'étrangéité, car les USA ( ) sont une grande puissance responsable du respect de la loi et de légalité internationale et supposé être le garant de la paix et de la sécurité internationales». «La position du président sortant, Donald Trump est en inadéquation avec la position traditionnelle des USA ( ) et susceptible d'influencer négativement les chances de règlement pacifique du conflit à l'avenir», a-t-il estimé. Une telle attitude incite le Maroc à persister dans son intransigeance qui a amené, il y a de cela un mois, au torpillage du processus de paix et du cessez-le-feu, a rappelé le représentant sahraoui. «La position américaine était certes étrange mais pas surprenante», a soutenu M. Abi Bouchraya, estimant que «l'effet de surprise concerne plutôt le peuple marocain, anesthésié depuis 60 ans au sujet de la prétendue solidarité avec le peuple palestinien, le dernier masque étant tombé sur la véritable position du Maroc vis-à-vis de la cause palestinienne», a-t-il soutenu. Dans ce contexte, il a souligné qu'il s'agit là d'un "troc pour reconnaitre deux forces d'occupation illégales, l'occupation israélienne des territoires palestiniens et l'occupation marocaine du Sahara Occidental". "Cette position ne changera rien du tout, ni à la nature du conflit, ni à la légitimité de la lutte du peuple sahraoui pour recouvrer ses territoires, pas même à la détermination du Polisario à poursuivre sa lutte, notamment après le dernier épisode (l'agression marocaine dans la zone tampon d'El-Guerguerat)», a affirmé le responsable sahraoui. Et d'ajouter: «Notre choix a été annoncé explicitement et publiquement au monde entier, depuis le 13 novembre dernier, en réponse à la violation du cessez-le-feu par le Maroc, à travers la décision de reprise de la lutte armée et de mobilisation du peuple sahraoui, qui a exprimé son soutien et son ralliement au Front Polisario en cette circonstance". «Notre choix est de résister et de s'engager dans cette lutte légitime, conformément au droit international qui encadre notre cause dés le début et jusqu'à présent, c'est le droit consacré et inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination», a assuré le diplomate sahraoui. Il convient de rappeler que la question du Sahara Occidental est toujours inscrite et examinée par l'Assemblée générale des Nations Unies, en tant que question de décolonisation. Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres avait affirmé que "la position des Nations Unies vis-à-vis du conflit au Sahara Occidental ne changera pas" après la décision américaine.