Plusieurs partis politiques et associations nationales en Algérie ont exprimé unanimement leur rejet de la décision de normalisation des relations israélo-marocaines, la qualifiant "d'alliance contre les droits fondamentaux des peuples palestinien et sahraoui". Pour le parti Talaie El Hourriyet, cette transaction politique entre le Royaume du Maroc et l'entité sioniste, conclue sous l'égide de l'actuelle administration américaine, constitue une violation flagrante de la légitimité internationale par cette même puissance américaine, membre permanent du Conseil de Sécurité et par le Royaume du Maroc. Il s'agit également, selon cette formation politique, d'une atteinte éhontée aux droits de l'Homme coïncidant avec le jour où l'humanité célèbre la Journée mondiale des Droits de l'Homme. En agissant de la sorte, les trois pays se liguent ouvertement contre les droits fondamentaux des peuples Palestinien et Sahraoui, dont l'accès à l'autodétermination ,consacré par le droit international, ou encore le droit à vivre libre et indépendant sur leurs territoires nationaux respectifs pour lesquels ces peuples mènent une lutte de libération nationale. Cette transaction qui s'identifie à "un marché de dupes" conclu en toute illégalité aux dépens des peuples palestinien et sahraoui ne règlera aucun des deux conflits et ne mettra jamais un terme à la résistance de ces peuples animés d'une volonté inébranlable d'arracher leur indépendance. Le parti Talaie El Hourriyet considère que l'Algérie est la cible non déclarée de ces manœuvres déstabilisatrices qui se trament dans la région.La paix et la sécurité régionales, tant au Moyen Orient qu'au Maghreb sont exposées à une menace réelle et dangereuse pour la stabilité des deux régions. La formation politique rappelle que l'ONU et l'UA, sont interpellées pour assumer pleinement leurs devoirs envers les peuples palestinien et sahraoui dans le cadre de la légitimité internationale, partant du principe que le dialogue et la négociation doivent prévaloir. De son côté, le président du RCD a indiqué que "depuis l'indépendance nationale, l'Algérie a toujours soutenu le droit a? l'autodétermination de tous les peuples colonisés sans distinction". Cette position, a encore affirmé M. Bellabas, "se trouve inscrite dans la doctrine onusienne pour le Sahara occidental". "C'est donc une question d'autodétermination toujours a l'ordre du jour de l'ONU". Il a rappelé, également, que "l'autodétermination des peuples, comme principe, a e?te? défendue par les Etats-Unis a? la fin de la Première Guerre mondiale par la bouche du président américain Woodrow Wilson en 1918". Il a estimé, dans ce sens, que "le passage en force de Trump ne change rien au problème. Il met en porte a? faux son pays par rapport a? son histoire et aux Nations unies". Lire aussi : L'officialisation de la normalisation Maroc-entité sioniste met à nue les projets néocolonialistes dans la région arab Dans le même cadre, des Oulémas de confréries et d'écoles coraniques de la wilaya d'Adrar ont exprimé, dans un communiqué, leur rejet de l'initiative de certains gouvernements arabes, notamment "le gouvernement de nos frères marocains qui s'est jeté dans les bras de l'occupant sioniste, en déclarant la normalisation des relations et l'allégeance aux assassins de notre peuple, occupants de notre terre et profanateurs de nos lieux saints parmi ces sionistes et leur relais". "Cette position ne reflète ni l'identité, ni l'histoire ni encore moins la civilisation de nos peuples arabo-maghrébins", ont-ils martelé. Les Oulémas se sont ainsi indignés de cet acte ignoble, soulignant que "rien ne justifie une telle action, peu importe les motifs avancés par les dirigeants de certains pays arabes, dont le royaume du Maroc, pays frère". Par ailleurs, le secrétariat général de l'Union nationale des agriculteurs algériens (UNPA) a invité au respect de la légitimité internationale contre la raison du plus fort et les marchés de dupes, réaffirmant son soutien "constant et inébranlable en faveur de la cause sahraouie". La prétendue reconnaissance de Trump n'a aucun effet légal, d'autant plus que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation à résoudre seulement par l'application des résolutions de l'ONU et de l'UA.En réaction au même sujet, le SG de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC) a énergiquement dénoncé le pas franchi par l'occupant marocain dans la normalisation des relations avec l'entité sioniste. Ce serait, selon la même instance, une trahison majeure de la Oumma contraire aux chartes internationales, voire une violation flagrante du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, notamment les Palestiniens et les Sahraouis. Le SG de l'ONEC a également exhorté les patriotes à "l'union, la mobilisation et la vigilance afin de consolider le front interne, affronter le danger de la division et de la désunion, surtout après la décision de Trump qui incite à une déclaration de guerre par procuration" Même son de cloche chez le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) qui a invité, dans un communiqué, le peuple marocain frère et son élite à "faire montre d'éveil face à ce complot royal qui a monnayé la cause palestinienne pour des intérêts servant plutôt le roi et sa cour que le peuple marocain lui-même". Le CNES s'est dit prêt à œuvrer " par tous les moyens à entrer en contact avec l'élite universitaire marocaine en vue de former un front d'élite contre la normalisation des relations voire contre la trahison de la cause de l'Oumma arabo-musulmane, en l'occurrence la question palestinienne".