Le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l'Homme au Sahara occidental a condamné fermement, lundi, la persistance de l'occupation illégale et de l'annexion d'une grande partie du Sahara occidental par le Maroc, indique un communiqué du collectif. A l'occasion de la célébration du 60e anniversaire de la résolution 1514 de l'Assemblée générale des Nations Unies portant sur la décolonisation, le Groupe, tout en exprimant sa "plus grande préoccupation" après la rupture par le Maroc du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991 dans le territoire non autonome du Sahara occidental, "regrette profondément" que la Mission de l'ONU pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) n'ait pas encore pu remplir son mandat principal : l'organisation du référendum d'autodétermination. Le Groupe de soutien de Genève (256 ONG membres), met la communauté internationale devant sa responsabilité dans la persistance de l'occupation illégale du Sahara occidental par le Royaume du Maroc. "Les anciennes puissances coloniales, France et Espagne, ainsi que les Etats-Unis, doivent cesser leur politique de complicité avec l'entreprise coloniale du Royaume du Maroc au Sahara occidental", lit-on dans le communiqué. Le texte souligne qu'au cours des 16 années de conflit (1975 - 1991), la puissance occupante a commis un grand nombre de violations graves des droits de l'Homme et de du Droit International Humanitaire. Avec la reprise des hostilités après l'agression marocaine à El Guerguerat, les forces d'occupation marocaines ont intensifié ses actes de répression contre la population sahraouie et en particulier contre les défenseurs des droits de l'Homme et les journalistes. Juste avant la fin du cessez-le-feu, le 13 novembre dernier, plusieurs militants sahraouis de premier plan, dont Aminatou Haidar, avaient été pris pour cible. Depuis, pas moins de 25 jeunes Sahraouis ont été arrêtés en réponse aux manifestations de rue en faveur du droit des Sahraouis à l'autodétermination. Tout en condamnant dans les termes les plus forts le mépris que le Royaume du Maroc manifeste à l'égard du peuple sahraoui et de son représentant, le Front Polisario, le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l'Homme au Sahara occidental "demande instamment : au Comité international de la Croix-Rouge de surveiller les violations du droit international humanitaire". Il demande également à la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme d'envoyer d'urgence une mission de surveillance au Sahara occidental occupé et à présenter un rapport lors de la prochaine session du Conseil des droits de l'homme au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies d'accorder une attention particulière aux violations des droits de l'Homme, y compris le droit à l'autodétermination, résultant de l'occupation militaire du Sahara occidental par le Royaume du Maroc. Le Sahara occidental a été inscrit par l'Assemblée générale des Nations Unies comme territoire non autonome en 1963. En 1966, l'ancienne puissance coloniale puis puissance administrante du territoire, l'Espagne, a reçu de l'Assemblée générale des Nations unies un mandat pour déterminer la procédure d'organisation d'un référendum en vue de permettre à la population du territoire d'exercer librement son droit à l'autodétermination : un mandat que l'Espagne n'a jamais rempli, rappelle-t-on. En octobre 1975, la Cour internationale de justice a rendu son avis consultatif sur le Sahara occidental. Dans ses conclusions, la Cour a déclaré que les documents et informations qui lui ont été présentés n'établissent aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental et le Royaume du Maroc.