La société civile s'est illustrée, durant l'année 2020, par un formidable élan de solidarité et d'initiatives face à la crise sanitaire induite par la propagation du nouveau Coronavirus, confirmant, au demeurant, l'intérêt que lui a accordé le président de la République pour l'ériger en partenaire dans le cadre de l'Algérie nouvelle. Dès l'enregistrement des premiers cas de contamination dans le pays, le mouvement associatif a adhéré, instantanément et activement, à l'effort national visant à endiguer la pandémie, dans le cadre d'une démarche participative. Ainsi, des milliers d'associations au niveau des villages et quartiers, à l'image de "Sedra", "Ness el Khir", "Dar el Beida United", "Amel El Djazaïr" et bien d'autres ont été, durant plus de 10 mois, aux premiers rangs de la lutte contre la propagation de la pandémie à laquelle l'Algérie, à l'instar du reste des pays du monde, n'a pas échappée. Lire aussi: Un programme pour encourager l'esprit de solidarité et de volontariat dans la société Outre les actions d'aide aux démunis et les campagnes de sensibilisation sur le terrain, le mouvement associatif a largement contribué aux opérations de désinfection des rues et des places publiques. Des initiatives ont même étaient prises pour la confection de masques de protection et de vêtements de protection en solidarité avec l'armée blanche, à qui des repas et même des hébergements avaient été assurés. Le remarquable élan de solidarité des différentes associations, notamment envers la wilaya de Blida lors de son placement en confinement total en tant que premier foyer de contamination, est venu prouver la capacité de la société civile à s'organiser et à se mobilier rapidement pour répondre à l'appel de la patrie. Premier allié du redressement de l'Etat Tous ces évènements sont intervenus dans une conjoncture politique particulière, caractérisée par un Hirak populaire pacifique revendiquant un changement pour mettre un terme à deux décennies de pillage et de corruption, qui a permis à l'Algérie d'entamer une nouvelle ère à la faveur de l'élection, le 12 décembre 2019, de M. Abdelmadjid Tebboune, Président de la République. Parmi les engagements phares du nouveau Président élu, proclamer la société civile "partie indissociable de l'équation de la démocratie participative". A ce titre, il avait affirmé lors de sa réunion avec les walis, en août dernier, que la société civile était "le premier allié du redressement de l'Etat", soulignant l'impératif de garantir aux associations civiles tout le soutien et les facilités pour les aider à mieux s'organiser. Cette vision, le Président de la République a voulue sa concrétisation dans l'amendement constitutionnel du 1e novembre dernier. Ainsi, le terme "société civile" est mentionné six fois dans le document et dans le préambule pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie. Ceci confirme l'engagement des hautes autorités du pays à accorder à la société civile sa place naturelle et méritée. Le document de l'amendement constitutionnel contient 15 articles soulignant l'impératif d'associer la société civile, en tant partenaire, dans les politiques publiques, la gestion des structures publiques, la démocratie participative et dans la lutte contre la corruption. La société civile est accrédité, en outre, du statut de partenaire dans des instances consultatives et de contrôle, dont des instances de lutte contre la corruption, d'organisation des élections et de jeunesse ainsi que dans le Conseil national économique et social (CNES) et l'Observatoire national de la société civile. Le document lève également les entraves à l'activité associative, qui s'exerce désormais sur simple déclaration, et prévoit un Observatoire national de la société civile, un organe consultatif placé auprès du Président de la République et qui émet des avis et des recommandations relatives aux préoccupations de la société civile. De même qu'il stipule que les associations ne peuvent être dissoutes qu'en vertu de décision de justice. Lire aussi: L'Etat déterminé à faire de la société civile un partenaire fort Au delà de tous ces efforts, le Président Tebboune vise un plus grand rapprochement de la société civile pour mieux cerner les obstacles qui l'entravent, et c'est dans cette optique que s'inscrit la nomination du parlementaire Nazih Berramadane, Conseiller chargé du mouvement associatif et de la communauté nationale à l'étranger. Depuis sa nomination, M. Berramadane a parcouru toutes les wilayas du pays et tenu des rencontres consultatives afin de s'enquérir concrètement de la réalité du mouvement associatif et écouter ses propositions en vue d'élaborer une feuille de route débouchant sur une nouvelle relation entre l'administration et la société civile dans le cadre de la transparence et de la complémentarité, et dont l'objectif est l'amélioration du quotidien des citoyens aux niveaux local et national. Dans le prolongement de cet effort, une plate-forme numérique nationale dédiée à la société civile a été annoncé pour la fin de l'année, et qui permettra une évaluation globale et "objective" de la performance des associations et fixera l'accompagnement de l'Etat de tous les projets proposés. Selon les chiffres présentés par M. Berramadane, les services du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, ont octroyé, durant le seul mois de juillet dernier, des agréments à plus de 2600 organisations de la société civile sur plus de 4000 demandes. A cet égard, le ministère a mis en place des facilitations au profit des porteurs d'initiatives afin de créer des associations communales à but caritatif, et des comités de quartiers et de villages. Outre la réduction la durée d'étude des dossiers à 10 jours, ces facilitations et l'allègement des procédures bureaucratiques, il a été décidé l'ouverture d'espaces de rencontres entre associations. Nombre d'observateurs misent sur des rôles très importants de la société civile dans l'Algérie nouvelle, notamment après la révision de la loi sur les associations et la concrétisation des dispositions de la nouvelle Constitution dans les diverses lois organiques et ordinaires.