Des activistes et des juristes marocains ont alerté sur les dangers de la normalisation des relations israélo-marocaines sur le Maghreb en termes de convoitises expansionnistes sionistes, appelant à mettre en échec le complot visant la sécurité et la stabilité de l'Afrique du Nord. Lors d'un meeting organisé dimanche par le mouvement "Al Adl Wal Ihsan" (Justice et bienfaisance), le président de l'Observatoire marocain contre la normalisation, Ahmed Ouihman, a qualifié l'officialisation des relations israélo-marocaines de "désastre" mettant l'accent sur "les convoitises sionistes" dans la région. "Actuellement, ils œuvrent à l'éclatement du Maroc en suscitant des troubles internes et la confrontation entre la société et l'Etat pour l'implantation de l'entité israélienne dans le Royaume du Maroc", a-t-il déclaré lors de cette rencontre placée sous le thème: "Pour le Maroc, pour la Palestine... la jeunesse marocaine contre la normalisation et le troc". "Le plan visant à instaurer un Etat israélien au Maroc au lieu de la Palestine n'a été découvert que la semaine passée, a-t-il fait observer ajoutant que "ce plan resté des décennies dans les archives après la disparition du fondateur de l'Organisation sioniste mondiale Theodor Herzl". Citant le journal israélite "Yediot Aharonot", M. Ouihmane a expliqué que "le mouvement sioniste avait, en 1903, examiné dans le cadre du projet de ‘l'Etat-nation du peuple juif', le choix entre l'Ouganda, le Maroc ou l'Argentine, avant que les deux frères juifs d'origine marocaine Barokh et Jacob Tolédano, ne proposent le Royaume du Maroc". Et d'expliquer que "l'objectif de la normalisation est donc l'implantation de l'Etat d'Israël au Maroc au lieu de la Palestine, maintenant qu'ils savent qu'il n'y a plus de perspectives là-bas en raison de la montée en puissance de la résistance au Liban du sud et à Gaza". "La mise en échec de ce plan n'est pas facile, mais elle n'est aucunement impossible pour les hommes honorables du Maroc", a soutenu le président de l'Observatoire marocain contre la normalisation, dénonçant "les mouches électroniques à la solde de l'armée sioniste qui font la promotion de la normalisation au Maroc via les réseaux sociaux et les sites dédiés à la jeunesse". Pour sa part, le militant marocain des droits de l'Homme et partisan de la cause palestinienne dans le cadre de la campagne de Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), Simon Addison, a déclaré que "le Maroc signe, après la normalisation avec l'entité sioniste, son entrée aux côtés des forces obscurantistes, dans une nouvelle ère de guerres à travers un axe militaire sous la conduite des Etats unis d'Amérique et l'entité sioniste". Lire aussi: La normalisation entre le régime marocain et Israël, une trahison à la cause palestinienne Il a cité, à ce propos, "le nouvel accord militaire conclu avec Washington pour une durée de 10 ans et le projet de construction d'une base militaire américaine au Maroc". "Les crimes commis au quotidien par Israël contre le peuple palestinien appellent à l'isolement de l'Etat d'occupation au niveau mondial et à des sanctions internationales et non pas la normaliser", a-t-il affirmé. Evoquant un article du "New York Times", paru il y a deux semaines, au sujet de l'annonce de Trump, il a souligné que "la normalisation maroco-sioniste est le prolongement naturel d'une soixantaine d'années de coopération secrète dans le domaine militaire, le renseignement, les assassinats et le transfert des communautés juives vers la Palestine". Le militant des droits de l'Homme marocain a relevé, cependant, que le quotidien américain n'a pas abordé d'autres aspects de cette normalisation, "que le Maroc a facilité au cours des dernières décennies". Citant le domaine commerciale et maritime, il a fait état "des navires israéliens qui entrent aux ports de Casablanca et Tanger, reliés au port de Haïfa en Palestine occupée, les filiales des sociétés israéliennes en activité au Maroc", ainsi que "la normalisation dans les secteurs agricole, touristique, culturelle, médiatique et artistique". Intervenant également lors de ce meeting, le Coordonnateur du Comité de solidarité avec le peuple palestinien à Casablanca, Abdelmadjid Radi, a qualifié la normalisation avec l'entité sioniste de "moment sombre dans l'histoire du Maroc" et de "provocation aux aspirations et traditions populaires de solidarité des Marocains avec la cause palestinienne". Mettant en avant les dangers de la normalisation sur l'ensemble de la région maghrébine "cible aujourd'hui de l'expansion sioniste", il a affirmé que "la normalisation n'apportera au Maroc que des malheurs et des guerres". Pour cet activiste marocain, la première des répercussions négatives, est "l'implication du Maroc dans une alliance militaire de forces réactionnaires, dirigée par les Etats-Unis et l'entité sioniste, dans le cadre de leur guerre contre ce qu'ils appellent ‘le péril iranienne' alors qu'il s'agit, en fait, de faire face à la résistance au Liban et à toute marée libératrice de par le monde". Lire aussi: Instance marocaine de soutien aux causes de la Oumma: appel à un front national fédérateur pour faire échouer le plan de normalisation S'agissant les considérations "humaines et sociales", à l'égard des juifs marocains, avancées par le Maroc pour justifier la normalisation, Abdelmadjid Radi a affirmé que "ce ne sont là que mensonge". "C'est bien le régime marocain, en collusion avec le Mossad, qui est derrière leur expulsion et aujourd'hui ils sont intégrés dans la société sioniste et naturalisés israéliens. Certains sont même dirigeants dans l'armée sioniste qui tue le peuple palestinien", a-t-il soutenu. De son côté, le Coordonateur du Réseau démocratique marocain de solidarité avec les peuples, Mohamed Al Ghafri, a affirmé que "les peuples du aghreb sont des anti-normalisations qui n'accepteront jamais de relations avec une entité criminelle, spoliant les droits du peuple palestinien". A ce propos, il a souligné "le rejet de la normalisation parle peuple marocain et son soutenir constant à la Palestine", il a rappelé les marches organisées dans les différentes villes marocaines en dépit des restrictions. Fustigeant "une normalisation signée de la plume de ceux-là même qui la qualifiait d'extermination du peuple palestinien", le défenseur marocain des droits de l'Homme a estimé que "c'est là, pour le peuple, un moment décisif pour faire le distinguo entre les forces qui sont de son côté et celles qui l'ont trahi". "Par le fait accompli de cette normalisation, le régime marocain s'est livrée à une politique d'assujettissement, que ne saurait accepté le peuple marocain, a déclaré le Coordonateur du Réseau démocratique marocain de solidarité avec les peuples. Ce meeting a vu la participation, par visionconférence, de plusieurs activistes des droits de l'Homme et des d'artistes ainsi que le responsable des relations extérieures du Mouvement palestinien de la résistance "Hamas", Ossama Hamadan.