L'historien et militant marocain Maâti Monjib a été arrêté mardi à Rabat, rapportent plusieurs sites d'information, citant son ami proche Abdellatif El Hamamouchi. L'arrestation a eu lieu dans un restaurant à Hassan, au centre ville de Rabat, ajoute El Hamamouchi qui a témoigné de la scène par un court message d'alerte sur Facebook. La même source confirme l'arrestation précisant que huit policiers en civil l'ont appréhendé. Maâti Monjib a été directement présenté au Parquet des crimes financiers à Rabat pour un présumé blanchiment d'argent, d'après la même source. Maâti Monjib fait l'objet depuis 2015 d'un "acharnement judiciaire". En octobre dernier, une pétition a été lancée pour soutenir l'historien et journaliste marocain, qui avait observé une grève de la faim de trois jours. La pétition en ligne intitulée: "cessez l'acharnement judiciaire contre Maati Monjib", a été initiée en soutien à l'historien ciblé par une enquête préliminaire à propos de prétendus actes qui constitueraient, selon un communiqué émanant d'une instance judiciaire de Rabat, des éléments constitutifs de crime de "blanchiment d'argent", mais qui s'inscrit, en effet, selon le journaliste-historien, dans le cadre d'un procès ouvert en novembre 2015 et reporté 20 fois depuis. En effet, cette accusation "obscène et mensongère" n'est pas nouvelle, avait-il affirmé alors sur sa page Facebook, assurant que l'objectif était de donner une apparence de "droit commun" à son affaire car, dit-il, dans le procès ouvert contre lui en 2015 "les charges étaient, principalement et officiellement, de nature politique: atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat, affaiblissement de l'allégeance des citoyens aux institutions de l'Etat". " Je déclare de nouveau ici que je suis totalement innocent des accusations mensongères et à but diffamatoire et que je n'ai jamais menacé la sécurité de l'Etat: choses qu'on me reproche sans la moindre preuve", avait-il écrit. Cet activiste réclame notamment la fin du harcèlement policier et judiciaire contre sa personne et sa sœur et la fin de la campagne de diffamation menée à leur encontre par certains médias qu'il qualifie "d'officines de la police politique".