Une batterie de mesures visant la promotion de l'entrepreneuriat et des micro-entreprises a été prise dans le cadre d'une nouvelle stratégie, dont la révision des aides et avantages accordés aux jeunes porteurs de projets, a indiqué samedi le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la micro-entreprise Nassim Diafat. Parmi ces mesures décidées par les pouvoirs publics figure la révision des conditions d'accès au dispositif d'appui et de développement de l'entrepreneuriat à travers la suppression de la condition de chômage, a indiqué le ministre délégué dans un entretien à l'APS. A cela s'ajoute, cite encore M. Diafat, l'amendement des textes régissant l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) et le dispositif de création d'activité dont elle a la charge, en la remplaçant par "l'Agence nationale d'appui et de développement de l'entrepreneuriat". Il est envisagé, dans le cadre de ces amendements, l'élargissement du dispositif aux salariés ou aux étudiants souhaitant se convertir en entrepreneurs et l'octroi du bénéfice des avantages accordés, au titre de l'extension des capacités de production, à d'autres promoteurs qui sont financés par d'autres mécanismes (artisans, promoteurs ANGEM, agriculteurs et autres détenteurs de registre de commerce). Lire aussi: ANSEJ: Plus de 70% des entreprises créées nécessitent une prise en charge Entre autres mesures incitatives à l'entreprenariat, M. Diafat a évoqué l'octroi d'un prêt non rémunéré supplémentaire (prêt crédit d'exploitation) pour permettre aux micro entreprises de faire face aux difficultés de trésorerie lorsqu'elles accèdent aux marchés publics, alors que celles en difficulté pourront bénéficier d'un refinancement pour qu'elles puissent réhabiliter et relancer leurs activités. En outre, le Fonds de garantie a été chargé d'apporter son soutien aux micro-entreprises en difficultés, notamment celles n'ayant pas les moyens pour réhabiliter leurs activités, à travers le rachat de leurs créances dues aux banques. Le traitement des dossiers de ces entreprises sera effectué selon les cas, puisque celui-ci peut aller jusqu'au recouvrement des dettes avec des délais étendus à l'effacement total des créances pour certaines catégories à l'instar des micro-entreprises sinistrées à cause des catastrophes naturelles, où le décès du promoteur, a expliqué M. Diafat. Création de zones d'activités dédiées exclusivement aux micro-entreprises Face à la contrainte rencontrée par les jeunes entrepreneurs en matière d'accès aux locaux, le ministère délégué a retenu deux options complémentaires comme mesure d'accompagnement devant permettre à ces entités de confirmer leurs compétences sur le terrain. Il s'agit pour la première de la réservation et d'affectation de locaux de l'AADL et des OPGI au profit des jeunes promoteurs. Lire aussi: Micro-entreprises: les attributions du ministre délégué auprès du Premier ministre fixées Pour ce faire, une convention a été signée avec le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la ville en novembre 2020, visant notamment, la réservation d'une partie des marchés publics aux micro-entreprises et la mise à leur disposition des locaux de l'AADL et des OPGI, pour abriter leurs activités. La deuxième option concerne la création de micro-zones d'activités spécialisées aménagées pour abriter les activités des micro-entreprises sous forme locative. Cela va permettre, selon M. Diafat, de surmonter le problème d'accès de ces entreprises aux locaux et d'assurer le regroupement d'activités complémentaires pour la création de chaînes de valeur, visant le développement de certains secteurs économiques. L'élargissement du financement des micro-entreprises au mode de la finance islamique et au financement participatif, est également prévu dans le cadre de la nouvelle stratégie, qui prévoit aussi des programmes de formation en direction des porteurs de projets et promoteurs, en vue de les préparer au monde entrepreneurial et renforcer leurs capacités managériales.