Deux jours après les émeutes au sein du Capitole, Donald Trump a annoncé qu'il n'assistera pas à la cérémonie d'investiture de son successeur Joe Biden, au moment où les démocrates envisagent une deuxième procédure de destitution du président sortant , à 11 jours de la fin de son mandat. Accusé d'avoir sapé les institutions, Trump qui a "reconnu" jeudi, sa défaite, même s'il n'a a aucun moment cité - encore moins félicité - son successeur démocrate, a tenté de calmer le jeu. Le milliardaire a dénoncé "une attaque odieuse" sur le Capitole, sans jamais évoquer sa responsabilité dans des violences qui ont fait cinq morts et plusieurs arrestations. "Trop tard", ont réagi à l'unisson nombre de responsables démocrates et républicains, alors que les démissions au sein de son équipe rapprochée et de son gouvernement se multipliaient. Certains de ses détracteurs estiment que le plus simple serait que le 45e président se taise et laisse de facto le vice-président Mike Pence aux commandes jusqu'au 20 janvier, date à laquelle Biden prêtera serment. Jeudi, le président élu qui a accusé Trump d'avoir "déchaîné un assaut sans merci contre les institutions" démocratiques américaines, a laissé vendredi au Congrès, la responsabilité d'ouvrir ou non une procédure de destitution contre son prédécesseur comme le réclament de nombreux parlementaires démocrates. Joe Biden a laissé entendre qu'il ne soutenait pas une telle procédure, "vouée à l'échec" au Congrès dans un délai si court, avec un Sénat qui restera à majorité républicaine jusqu'à cette date. La "façon la plus rapide" de voir Trump quitter la Maison Blanche, "sera lorsque nous prêterons serment le 20", a-t-il déclaré. "C'est une bonne chose, et que Pence "est le bienvenu", s'est réjoui Biden après l'annonce de Trump de ne pas assister à son investiture. Lire aussi : Le Congrès valide la victoire de Biden au lendemain des violences des pro-Trump Trump, deviendra ainsi, le premier président à refuser d'assister à la prestation de serment de son successeur depuis Andrew Johnson en 1869. De son côté, La cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, a déclaré s'être entretenue avec l'armée américaine pour s'assurer qu'un "président déséquilibré", ne puisse pas utiliser les codes nucléaires. Lâché par son propre camp Joe Biden et Kamala Harris prêteront serment le 20 janvier à midi, respectivement comme président et vice-président des Etats-Unis. Cette cérémonie très attendue se déroule traditionnellement sur les marches du Congrès, devant les pelouses du National Mall. Tous les quatre ans, des centaines de milliers de spectateurs se pressent dans la capitale fédérale américaine pour y assister mais l'accès sera cette année limité en raison de la pandémie de Covid-19. Les démocrates ne sont pas les seuls à avoir demandé la destitution de Trump. Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo ainsi que le secrétaire du Trésor Steven Mnuchin ont eux aussi discuté de cette question avec leurs départements respectifs. Lire aussi : Trump a exploité les points faibles des Arabes pour les pousser à la normalisation Les partisans de Joe Biden sont arrivés à la conclusion que ce processus prendrait plus de temps que le délai restant à Trump au bureau ovale. Ainsi, aucun effet immédiat de ce processus ne peut être attendu. La sénatrice républicaine Kelly Loeffler qui a reconnu jeudi sa défaite lors de l'élection partielle en Géorgie, a félicité son rival démocrate, Raphael Warnock. Durant la même journée, Mick Mulvaney, ancien chef de cabinet de Trump, a annoncé démissionner de son poste actuel de diplomate, en protestation contre l'intrusion dans le Capitole. S'ajoutent à cette liste, la ministre des Transports, Elaine Chao, -épouse du chef des sénateurs républicains Mitch McConnell-, la porte-parole de la Première dame Melania Trump, Stephanie Grisham, le conseiller adjoint à la sécurité nationale Matt Pottinger et le chef de la police du Capitole, Steven Sund, qui a présenté sa démission au lendemain de l'assaut pro-Trump. Même les médias américains de l'empire de Rupert Murdoch s'en prennent tous, pour la première fois, à Trump. De nombreux fidèles alliés de l'homme d'affaires républicains, ont déjà condamné fermement l'irruption des partisans de Trump au Capitole.