Le ministre des Affaires étrangères, M. Sabri Boukadoum et la ministre sud-africaine, des Relations internationales et de la Coopération, Mme Naledi Pandor, ont échangé des vues, mardi à Pretoria, sur un large éventail de questions bilatérales, continentales et internationales d'intérêt commun. Au cours de leurs discussions, M. Boukadoum et son homologue Mme Pandor se sont déclarés "satisfaits de la qualité et de la profondeur de la coopération bilatérale entre l'Afrique du Sud et l'Algérie qui continue de faire preuve d'un dynamisme croissant", souligne un communiqué conjoint publié à l'occasion de la visite de travail de deux jours du chef de la diplomatie algérienne à Pretoria. A cet égard, les deux ministres "ont reconnu l'existence de trente-trois (33) accords bilatéraux et mémorandums d'accord couvrant un large éventail de domaines tels que le commerce et l'industrie, la diplomatie, la défense, l'énergie, les arts et la culture, les sports, la science et la technologie, l'agriculture, l'éducation, santé, etc", d'après la même source. En outre, M. Boukadoum et Mme Pandor "ont souligné l'importance stratégique de la Commission binationale (BNC) en tant que mécanisme bilatéral structuré pour coordonner et forger une coopération bilatérale et un partenariat entre les deux pays". Dans ce contexte, les deux ministres ont convenu que " la prochaine BNC devrait avoir lieu à un moment et à un endroit à déterminer par la voie diplomatique", ajoute le communiqué. Lire aussi: Alger et Pretoria conviennent de renforcer leur coopération bilatérale Sur plan économique, les ministres ont "noté la coopération économique et sociale croissante. A cet égard, ils ont convenu de la nécessité de mettre un accent particulier sur la coopération économique par le biais d'initiatives en matière de commerce et d'investissement, ainsi que de créer un environnement propice au commerce". En outre, ils ont "pris note de l'entrée en vigueur de l'Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (AFCTA)" et "ont félicité les Etats membres qui ont signé l'Accord". Les ministres ont également observé que la zone de libre-échange continentale "contribuera grandement à faciliter le commerce et les investissements intra-africains", appelant par ailleurs, à la mise en œuvre de l'Agenda 2063 et de son plan d'action. D'un autre côté, M. Boukadoum et Mme Pandor "ont rappelé les liens historiques et fraternels entre l'Afrique du Sud et l'Algérie, reconnaissant que ces liens se sont cimentés pendant la période de la lutte pour la libération contre le colonialisme et l'apartheid lorsque l'Algérie a soutenu et formé les cadres des mouvements de libération" dont le héros de la lutte anti-apartheide Nelson Mandela. Convergences des vues sur les questions de paix Lors de la visite de M. Boukadoum en Afrique du Sud, Alger et Pretoria ont relevé la convergence de leur position à l'égard de plusieurs questions de paix et de sécurité en Afrique, indique le communiqué conjoint. Les deux chefs de la diplomatie ont discuté des derniers développements en Libye et passé en revue le processus politique mené par l'ONU, soulignant l'impératif pour l'Union africaine (UA), à travers le Comité de haut niveau sur la Libye, d'"accroître son implication pour garantir un processus politique dirigé par les Libyens qui préserve l'unité et l'intégrité territoriale du pays et mette fin à l'ingérence étrangère", relève le communiqué. Concernant la question du Sahara occidental, les deux parties se sont déclarées "gravement préoccupées" par l'escalade des tensions militaires dans les territoires occupés et ont réaffirmé à cet égard leur position qui consiste à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui assurera l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, par le biais de la tenue d'un référendum libre et équitable. M.Boukadoum et Mme Pandor ont, à ce titre, exprimé leur "plein appui" à la nomination immédiate par le Secrétaire général des Nations unies de son Envoyé personnel pour le Sahara occidental", un poste vacant depuis mais 2019. Par ailleurs, la situation dans la région du Sahel, en Afrique centrale, en RD Congo et en République centrafricaine (RCA), ainsi que la menace croissante du terrorisme sur le continent, ont été au centre des discussions entre les deux MAE. Notant "avec préoccupation" la persistance de l'instabilité et des conflits dans certaines parties du continent africain, les deux ministres ont convenu de "la nécessité pour que l'UA intensifie ses efforts en coordination avec ses partenaires, pour atteindre l'objectif de faire taire les armes en Afrique". Dans ce sillage, ils ont condamné "dans les termes les plus forts le terrorisme et l'extrémisme sous toutes leurs formes", et réaffirmé "leur engagement à travailler ensemble à la recherche d'une paix, d'une stabilité et d'un développement durables sur le continent", relève le communiqué.