Les explosions nucléaires françaises dans la région de Reggane ont été "une concrétisation littérale" de la politique de la terre brulée suivie par la colonisation française, a affirmé mardi à Alger Me Fatma Zohra Benbraham, avocate au barreau d'Alger. "Les explosions nucléaires françaises en Algérie ont été une concrétisation littérale de la politique de la terre brûlée, suivie par la colonisation française en Algérie et demeureront un crime imprescriptible contre l'Humanité et la terre", a déclaré à l'APS Me Bnebraham en marge de sa participation au Forum du quotidien "El Moudjahid", organisé en collaboration avec l'association "Machaal Echahid" et le Musée du Moudjahid, à l'occasion de la commémoration du 61e anniversaire de ces explosions. Rappelant que l'ancien président français François Hollande avait reconnu, en 2014, que ce qui s'est produit à Reggane étaient "des explosions et non des essais nucléaires", elle a estimé que "cette reconnaissance est à même de constituer un élément supplémentaire pour prouver le crime perpétré à l'encontre des Algériens". "Il est inadmissible d'occulter le droit d'Algériens qui ont été utilisés comme des rats de laboratoire pour des essais nucléaires", a-t-elle dénoncé ajoutant que "leur mort ne peut être un prétexte pour oublier ce qu'ils ont subi, au même titre que la terre saine et pure qui porte à nos jours les traces d'une pollution dangereuse". Pour Me Benbraham, les effets des explosions qui se sont étendues à travers les eaux souterraines jusqu'à la Tunisie "ne peuvent être ignorés", d'autant que le lieu où ils ont été menées "demeure témoin de ce crime". De son côté, le membre et représentant de l'Association 13 Février des victimes de la région de Reggane, Mahmoudi Mohamed, a mis en avant "les souffrances" des habitants de la région et "les graves maladies héritées en conséquence de ces explosions nucléaires", affirmant que "le calvaire" hérité de génération en génération demeure "une infamie dans l'Histoire de l'occupant français". Le président de l'Association "Mechaal Echahid", Mohamed Abbad a estimé, pour sa part, que la commémoration de cet anniversaire "se veut une immortalisation des inoubliables sacrifices que tout un chacun doit veiller à leur communication aux générations montantes ". Dans sa quête de maitriser la technologie nucléaire à but militaire, la France coloniale a fabriqué une bombe atomique dès la fin des années 50 du siècle dernier. Elle avait décidé, alors, de prendre le Sahara algérien et sa population pour champ à ces essais nucléaires. La première explosion, d'une puissance de 60.000 à 70.000 tonnes de T.N.T a été réalisée dans la région de Reggane, le 13 février 1960. Cette bombe est cinq fois plus puissante que celle d'Hiroshima, selon les experts.