ALGER - L'Organisation nationale des moudjahidines (ONM) a exigé à nouveau, dimanche, de la France de présenter des excuses au peuple algérien et de l'indemniser pour les préjudices qu'il a subis du fait des crimes de l'ère coloniale. Le peuple algérien attend, dans le cadre de sa relation avec l'ancien Etat colonisateur (France), des excuses et des indemnisations "à la mesure des préjudices qu'il a subis du fait de ses crimes", affirme l'ONM dans un communiqué à l'occasion de la commémoration du 52e anniversaire des essais nucléaires français dans la région de Reggane (Sahara algérien). Tous les développements internationaux et leurs implications régionales ou internationales ne sauraient faire table rase de ce droit imprescriptible, insiste l'ONM, ajoutant qu'il incombe aux organisations de la communauté nationale et internationale en charge des droits de l'homme de maintenir la pression sur l'Etat français pour l'amener à reconsidérer l'ensemble des actes perpétrés durant toute la période coloniale. "Nos exigences ne concernent pas la génération de novembre uniquement", souligne l'ONM qui évoque le dossier des essais nucléaires (1960-1967) qui font encore des victimes à Reggane et In Ikker. 30.000 victimes sont recensées jusqu' à présent mais ce chiffre n'est pas définitif car les effets des essais se font encore ressentir dans les régions qui les ont abrités. Les explosifs utilisés pour ces essais étaient trois fois plus puissants que la bombe atomique larguée par l'armée américaine sur la ville japonaise d'Hiroshima. Le 13 juin 2010, un décret exécutif est promulgué en France en application de la loi Morin sur les conditions et modalités d'indemnisation des victimes des explosions et essais nucléaires français, conditions pour la plupart rédhibitoires quand il s'agit des victimes algériennes, estime l'ONM.