Le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) a appelé mardi à Alger à "réactiver" le Conseil supérieur de la fonction publique, au vu du rôle qu'il peut avoir, en contribuant à l'élaboration des différentes politiques nationales pour optimiser les performances de l'administration et du service public. Dans une déclaration, en marge d'une journée d'étude organisée par le CNESE à l'Ecole nationale d'administration (ENA) sur le thème "l'éthique du service public", le président du CNESE, Rédha Tir, a fait état d'"une demande officielle pour la réactivation du Conseil supérieur de la fonction publique, inactif depuis sa création", compte tenu de la contribution "significative" qu'il peut apporter dans le cadre des efforts de l'Etat visant la modernisation de l'administration et l'amélioration de la performance du service public. Pour le même responsable, le Conseil doit assumer plusieurs missions dont l'élaboration des différentes politiques et stratégies à court et à long termes inhérentes à la fonction publique, ainsi que la préservation et la valorisation de cadres nationaux compétents, en insistant sur la révision de la plupart des textes réglementant l'administration et les services publics pour améliorer leurs performances d'une part et concrétiser la politique économique d'autre part. Ce qui nécessite, selon le même intervenant, la garantie de moyens modernes, mais aussi la mobilisation de compétences réunissant des normes scientifiques et objectives. Le président du CNESE a estimé que le volume des dépenses et des charges que l'Etat alloue annuellement à la modernisation du service public pour être en adéquation avec les progrès enregistrés à différents niveaux, "n'est pas suffisant, s'il n'est pas en harmonie avec le aspects psychologiques de l'individu devant se hisser au niveau des comportements positifs pour instaurer la confiance entre l'administration et le citoyen". Le responsable a indiqué que l'humanisation et la rationalisation de l'utilisation du service public "n'est pas l'affaire de l'Etat uniquement, mais doit associer la société aux efforts visant à trouver des solutions efficaces et efficientes pour le traitement de certains comportements répandus dans la société, à l'origine de la dégradation de la qualité des services et de la propagation de la bureaucratie dans les administrations". Il a insisté, en outre, sur la nécessité de revoir la politique de recrutement adoptée actuellement en vue de s'adapter aux développements opérés, notamment en donnant la chance aux jeunes compétences universitaires disposant aujourd'hui "d'une bonne maîtrise de l'utilisation des technologies modernes". Le président du CNESE a annoncé l'élaboration "d'un rapport périodique" qui sera soumis au Président de la République, à l'issue de son adoption par les membres du Conseil lors de sa première session, prévue avant avril prochain. Ledit document portera sur "la politique publique et tous les volets positifs et négatifs pour l'année 2020", marquée par la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus, a souligné le même responsable, ajoutant qu'il sera procédé à partir de cette année à l'élaboration d'un rapport périodique semestriel. En marge de cette journée d'études, une convention de coopération a été signée entre le CNESE et l'ENA pour l'échange d'expertises entre les deux établissements et la contribution de l'ENA à la formation, de par son apport au service public et les structures et la ressource humaine dont elle dispose.