Le député de la Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, a appelé mercredi le gouvernement français à utiliser toutes les voies diplomatiques pour la libération de l'historien et défenseur des droits de l'Homme, Maâti Monjib, "injustement" condamné par la justice marocaine à de la prison ferme pour accusations de "fraude" et "atteinte à la sécurité de l'Etat". Dans une lettre adressée au ministre de l'Europe et des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, le député Corbière a alerté sur la situation de l'historien Maâti Monjib qui a fait l'objet d'un jugement par contumace, rendu sans que ses avocats ni lui ne soient présents, alors qu'il était en prison depuis fin décembre 2019. Dans sa missive, le député du parti "La France insoumise LFI", a demandé à Le Drian "d'utiliser toutes les voies diplomatiques à sa disposition pour se joindre à cette lutte et obtenir la libération de Maâti Monjib", estimant que "l'historien comme d'autres journalistes semble payer son engagement en faveur des droits de humains et d'une presse libre". "Il a été injustement condamné le 27 janvier dernier à de la prison ferme et à une forte amende pour "fraude" et "atteinte à la sécurité de l'Etat" sans que sa défense n'ai pu être assurée conformément aux droits les plus élémentaires", a regretté M. Corbière. Par ailleurs, compte tenu de sa double nationalité française et marocaine, une intervention des autorités françaises dans cette affaire pourrait être entrainée. Le Parlementaire a expliqué que depuis plusieurs mois, de nombreux observateurs et plusieurs organisations non gouvernementales alertent quant à l'intensification de cette répression de toute critique du pouvoir en place et de sa politique au Maroc. En effet, plusieurs ONG internationales et marocaines sont montées au créneau suite à cette condamnation. Amnesty international avait appelé, à la libération "sans condition" de Maati Mondjib dénonçant une campagne pour restreindre le droit à la liberté d'expression dans le royaume. Les avocats français de Maâti Monjib, William Bourdon et Vincent Brengarth, "informés de la dégradation de son état de santé", avaient réclamé sa mise en liberté "immédiate". Exilé en France sous le règne de Hassan II, l'historien de 60 ans, souvent qualifié de bête noire des autorités marocaines pour ses ouvrages critiques à propos du pouvoir et de la monarchie, Maâti Monjib est revenu au Maroc mais n'avait pas abandonné son analyse critique. Il avait été, selon les ONG, harcelé et mis sur écoute. Il a été interdit d'enseigner depuis 2015.