Le Forum latino-américain et caribéen de solidarité avec le peuple sahraoui a condamné jeudi la vague de répression menée par les autorités de l'occupation marocaines au Sahara occidental, et exhorté la communauté internationale à mettre fin à l'occupation illégale de la dernière colonie en Afrique. "Nous reconnaissons et soutenons la juste lutte du peuple sahraoui pour sa décolonisation, son auto-détermination et son indépendance, menée par son organisation et le seul représentant légitime, le Front Polisario", affirment, dans une déclaration finale, les participants à la conférence desoutien au peuple sahraoui, abritée par la capitale du Venezuela à l'occasion du 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). "Nous dénonçons et condamnons l'intensification de la répression et des persécutions à la suite de la violation du cessez-le-feu déchaîné par les forces d'occupation du Maroc contre le peuple sahraoui dans les territoires occupés et nous appelons la communauté internationale à se mobiliser pourexiger le respect des droits de l'Homme", soulignent les signataires de la Déclaration. Rappelant que la RASD est un membre fondateur de l'Union africaine (UA) et entretient des relations diplomatiques avec des dizaines d'Etats dans le monde, les participants à la visioconférence de Caracas exigent "la fin des violations constantes des droits de l'Homme et des droits collectifs du peuple sahraoui, le démantèlement du mur de la honte, construit par le Maroc, qui traverse ce territoire sur 2720 km et qu'est jonché de mines antipersonnel et antichar qui font chaque année des morts, dont des femmes et des enfants, qui survivent mutilés". "Dans les territoires sahraouis occupés, les personnes qui manifestent pacifiquement pour leur indépendance sont emprisonnées, battues et disparues de force", déplorent-ils citant entre autres, le cas de la militante Sultana Khaya, violemment agressée par les forces d'occupation, et actuellement assignée à résidence. Un appel à la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis qui se trouvent dans les geôles de l'occupation marocaine, condamnés à l'issue de procès illégaux et sans garanties de procédure régulière, a été en outre lancé lors de la conférence. Les participants dénoncent, par ailleurs, "le pillage des ressources naturelles au Sahara occidental, malgré les résolutions de l'ONU qui l'interdisent pour le Maroc et des entreprises marocaines, espagnoles et françaises, entre autres". Ils exigent dans ce sens "que les entreprises qui opèrent dans la région, et l'Union européenne, respectent le droit international et les droits économiques de la population sahraouie sur ses ressources". Les participants rappellent aussi dans ce contexte, que plus de six décennies se sont écoulées depuis que l'ONU a établi la résolution pour la décolonisation totale dans le monde. Mais, le peuple sahraoui est toujours la dernière colonie en Afrique, envahie il y a 130 ans par l'Espagne et occupée illégalement il y a 45 ans par le Maroc, après les accords tripartites illégaux de Madrid. Ainsi, le Forum latino-américain et caribéen de solidarité avec les Sahraouis estime que "l'inaction de l'ONU, due notamment au blocus de la France au sein du Conseil de sécurité, est la principale responsable qui a ouvert, finalement, la voie à la reprise de la guerre", après la rupture par le Maroc du cessez-le feu de 1991 et son agression lancée à El-Guerguerat le 13 novembre dernier contre des Sahraouis qui manifestaient pacifiquement. Les participants au Forum de Caracas regrettent par ailleurs, le fait que "la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) n'a pas atteint ses objectifs dans sa tâche de garantir la paix et un cessez-le-feu". Au sujet de la décision le 10 décembre dernier de l'ancien président Donald Trump sur la reconnaissance par les Etats-Unis de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, les intervenants disent "nier" et "condamner" cette annonce et précisent qu'"aucune organisation multilatérale au monde ne reconnaît la prétendue et fausse souveraineté du Maroc". Enfin, ils exigent que les médias traitent le conflit au Sahara occidental avec l'importance et la pertinence qu'il mérite". "La cause sahraouie est une lutte légitime réduite au silence et rendue invisible par les grands réseaux médiatiques", déplorent-ils. Parmi les signataires de la Déclaration figurent, Monica Valente, secrétaire exécutive du Forum de Sao Paulo, Manuel Zelaya Rosales, ancien président du Honduras, Esteban Silva, analyste coordinateur international de l'Association chilienne d'amitié avec la RASD, l'Association d'amitié latino-américaine avec la RASD, le Comité chilien de solidarité avec la Palestine, le Mouvement du socialisme allendiste du Chili, le Mouvement politique Tejando Pueblo de Guatemala et l'Association d'amitié latino-américaine avec la RASD.