L'Association pour le Contrôle des Richesses naturelles et la protection de l'Environnement du Sahara Occidental (AREN) a condamné l'implication du navire britannique "Cambria" dans le pillage du phosphate sahraoui par le régime marocain, rappelant le statut légal du Sahara Occidental, sur lequel le Maroc n'a aucune souveraineté. Dans un communiqué, publié sur sa page Facebook officielle, l'association a déclaré que "dans le cadre des opérations de surveillance et de suivi menées par l'AREN au Sahara occidental, le navire Cambria battant pavillon Britannique, avec une charge de 61268 tonnes, a été repéré quittant le port réservé à l'exportation du phosphate de Laâyoune occupée, dans le cadre des opérations de pillage répétées menées par le régime marocain, au vu et au su de tous". A cet égard, l'AREN a mis en garde contre ces opérations de pillage illégales impliquant ces navires, menées dans la partie occupée du Sahara occidental", d'autant plus que le Sahara occidental est un "territoire non autonome dont le peuple n'a pas pu encore exercer son droit à l'autodétermination". "Le pillage et l'épuisement des ressources sahraouies par l'occupant marocain, constituent une violation flagrante des chartes et traités internationaux", insiste l'association. L'Association sahraouie a alerté la communauté internationale sur la complicité des navires impliqués dans le pillage des richesses sahraouies, avec les autorités d'occupation marocaines, qui usent de nouvelles méthodes s'appuyant sur le camouflage et la tergiversation pour couvrir les opérations de pillage et d'épuisement. EIle a également appelé la communauté internationale à "assumer ses responsabilités envers le peuple sahraoui, afin de lui permettre d'exercer son droit à la souveraineté sur ses richesses", et a exigé des autorités britanniques de sanctionner le propriétaire du navire battant pavillon britannique. A cette occasion, l'AREN a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à "prendre des mesures décisives et dissuasives contre l'occupant marocain afin de le dissuader de poursuivre les opérations de pillage et d'épuisement du phosphate sahraoui dans la partie occupée du Sahara Occidental", réitérant la disponibilité du peuple sahraoui à s'engager dans toutes les formes légitimes de lutte, pour défendre son droit légitime à la pleine souveraineté sur ses ressources naturelles". Il est à noter que le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, mène une "bataille économique" depuis des années, à travers un nombre de procédures judiciaires, notamment devant la Cour de justice de l'Union Européenne (CJUE), dans le but d'arrêter le "pillage des ressources naturelles" du Sahara Occidental occupé par l'occupant marocain et cherche à inciter les entreprises européennes investissant illégalement dans le territoire occupé à le quitter. A cet égard, la CJUE a rendu, en décembre 2016, un arrêt stipulant que les accords d'association et de libre-échange UE-Maroc ne s'appliquaient pas au territoire du Sahara occidental, insistant sur le statut "séparé" et "distinct" de ce territoire, inscrit sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU. La même Cour a statué, fin février 2018, que l'accord de pêche UE-Maroc n'incluait pas le Sahara occidental et ses eaux territoriales. La question sahraouie, "dans son volet économique", a été soumise de nouveau à la CJUE qui a examiné, mardi et mercredi derniers, le pourvoi en appel du Front Polisario et écouté l'exposé détaillé de son avocat, Gilles Duffer, sur tous les motifs juridiques concernant l'illégalité de l'extension de l'Accord sur l'agriculture aux territoires sahraouis occupés. Le Front Polisario s'est dit optimiste quant à la décision qui sera rendue à cet effet, en mai prochain, partant du principe que le Sahara occidental est un territoire "séparé et distinct" du Maroc. Une étude de la Commission européenne, publiée en décembre dernier, avait révélé que le Maroc avait exporté vers l'Union européenne des produits originaires du Sahara occidental, particulièrement du poisson, d'une valeur de 435 millions d'euros, au cours de la seule année de 2019, sans compter les sommes générées par les autorités d'occupation du pillage du phosphate, l'une des principales ressources du territoire occupé.