L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a salué mercredi l'allocution du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, devant le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), dans laquelle il a affirmé que le conflit au Sahara occidental "ne saurait avoir de délais de prescription". Participant à un débat organisé par le Forum du journal El Hiwar, l'ambassadeur sahraoui a salué l'allocution du Président Tebboune dans laquelle il a affirmé que le conflit au Sahara occidental "ne saurait avoir de délais de prescription", envoyant ainsi, a-t-il dit, un message fort et clair selon lequel "il ne saurait y avoir de solution en dehors des références africaine et onusienne". M. Taleb Omar s'est en outre félicité de "la reprise en main par l'Afrique du dossier du Sahara occidental après que le Maroc a tenté de l'en exclure depuis son retour dans le giron de l'organisation continentale". "Si les Sahraouis décident aujourd'hui de poursuivre la lutte armée et de ne plus croire aux promesses non tenues pendant les 30 dernières années, nul ne peut le leur reprocher", a estimé le diplomate sahraoui, assurant qu'ils demeurent, toutefois, "réceptifs" à la solution prônée par l'Afrique et reposant sur la négociation entre les deux Etats conformément à l'Acte constitutif de l'organisation et dans le respect des frontières. Dans une allocution prononcée par visioconférence, lors de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, tenue mardi au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a appelé à la coordination des efforts africains en vue de cristalliser une solution durable au conflit au Sahara occidental, dernière colonie en Afrique. "L'occasion nous est donnée aujourd'hui d'examiner la situation grave au Sahara occidental avec l'espoir de voir nos délibérations aboutir à des mesures concrètes et efficaces pour cristalliser une solution durable à ce conflit, qui n'a que trop duré mais qui ne saurait avoir de délais de prescription", a affirmé le Président Tebboune. L'échec du cessez-le-feu suite à la violation, par le Royaume du Maroc, d'un accord en vigueur depuis 1991 et la dangereuse escalade que connaît le conflit au Sahara occidental n'est que la résultante de décennies de politique de blocage et de ralentissement systématiques des Plans de règlement, de contournement du processus de négociations et de tentatives récurrentes d'imposer le fait accompli dans le territoire d'un Etat membre fondateur de l'UA, a fait observer le président de la République. Le Président Tebboune a, à cet égard, appelé la République arabe sahraouie démocratique et le Royaume du Maroc à s'engager dans des pourparlers "directs et sérieux", sous l'égide de l'Union Africaine (UA) et de l'ONU, affirmant que ce conflit ne saurait être réglé sans un processus politique qui se réfère aux principes fondateurs de l'organisation continentale.