Le représentant du Front Polisario à Washington, Mouloud Said a salué mercredi l'appel du secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, à "accélérer la nomination d'un envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental et la reprise des négociations entre les deux parties au conflit", le considérant comme "un bon signe". "La nouvelle position de l'administration américaine, exprimée par Anthony Blinken, lors d'une réunion, en visioconférence, avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est en accord avec les positions traditionnelles de la diplomatie américaine vis-à-vis du conflit au Sahara occidental", a affirmé le représentant du Front Polisario dans une déclaration à Radio Algérie internationale. Lors de la réunion, Antony Blinken, a exhorté Antonio Guterres, à accélérer la nomination d'un envoyé personnel au Sahara occidental, soulignant le soutien des Etats-Unis au processus des négociations politiques entre les deux parties (Maroc et Front Polisario ), parrainé par l'ONU, avait indiqué le porte-parole du département d'Etat des Etats-Unis, Ned Price. Les déclarations du chef de la diplomatie américaine intervenaient la veille de la publication du rapport 2020 du Département d'Etat américain sur la situation des droits de l'Homme dans le monde dans lequel un chapitre a été consacré au Sahara occidental et au Maroc. Dans ledit rapport, le département d'Etat traite le Sahara occidental comme un territoire séparé et distinct de celui du royaume du Maroc, en plus de reconnaitre le rôle du Front Polisario comme étant un mouvement de libération qui lutte pour l'indépendance du territoire sahraoui. Les termes utilisés dans ce rapport répertoriant toutes les violations des droits de l'Homme commises par le régime marocain tant au Sahara occidental occupé qu'au Maroc et publié mardi à Washington constituent, selon des observateurs, une "remise en cause" de la proclamation de l'ancien président américain sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Une proclamation qui s'est faite en échange de la normalisation des relations entre le régime marocain et l'entité sioniste. Dans ce contexte, Mouloud Said a exprimé l'espoir de la direction sahraouie de voir la nouvelle administration américaine réexaminer la décision prise par l'ex-président Donald Trump. Le diplomate sahraoui a rappelé qu'"il y a une dénonciation quasi-unanime au sein de la Chambre des représentants et du Sénat américains, des médias américains et chez de nombreuses personnalités diplomatiques américaines, des décisions de l'administration Trump", appelant à la "nécessité de revenir à la légitimité internationale". A la lumière de ces développements, le responsable sahraoui prévoit "la possibilité d'un changement de position américaine", dans "un proche avenir", en faveur d'un "soutien au peuple sahraoui et à sa juste cause", notamment après la lettre adressée au président Joe Biden et signée par 28 membres du Sénat, à égalité entre démocrates et républicains, dans laquelle ils ont exprimé leur total rejet des décisions de l'ancienne administration Trump. Les membres du Sénat américain avait également "renouvelé leur engagement à défendre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, en toute liberté, conformément aux résolutions légitimes internationales". Fin janvier, le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, avait déclaré que certaines des incitations incluses dans les accords dits d'"Abraham" liés à la normalisation des relations de certains pays arabes avec l'entité sioniste méritaient de faire l'objet d'un "examen attentif", en référence implicite à, entre autres avantages accordés par Trump, la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.