Le médiateur de la République, Karim Younes a proposé, mardi à Alger, l'édification d'"un front national de solidarité" ayant pour objectif de mobiliser toutes les énergies humaines dans le pays afin de définir une démarche consensuelle de prise en charge des problèmes sociaux. "L'édification d'un front uni de solidarité que l'on pourrait appeler Front National de Solidarité, a pour objectif principal de mobiliser les énergies humaines, toutes tendances politiques confondues, afin de définir une démarche consensuelle de prise en charge des problèmes sociaux", a indiqué M. Younes lors d'une rencontre sur "la définition des règles de compétences en matière de traitement des requêtes et du mécanisme de coopération entre les deux organes". "Des mesures sociales, parfois contraignantes mais nécessaires, appellent à une adhésion massive et dynamique, afin de ralentir les effets délétères de la crise multidimensionnelle et remettre progressivement le pays sur les rails d'une politique économique productive, sortant de la dépendance des hydrocarbures", a-t-il mis en avant. "La mobilisation citoyenne, à travers ses représentants compétents, sans distinction, doit permettre l'adhésion consensuelle autour de plusieurs questions dont, l'équité régionale dans la répartition des ressources pour un développement local participatif, la sauvegarde de l'emploi et de la production des entreprises dont les responsables ont été pénalement sanctionnés, outre l'identification et mobilisation de ressources de financement hors hydrocarbures", a poursuivi le médiateur de la République dans son allocution. M.Younes a mis l'accent sur d'autres questions nécessitant l'adhésion consensuelle du peuple, à savoir "la mise en place d'une stratégie de prise en charge des catastrophes naturelles, la définition des objectifs de la formation, à tous les paliers, et des outils pédagogiques nécessaires et adaptés au progrès scientifique et technologique, la définition des règles d'un fonctionnement de la justice, indépendant et respectueux des lois, ainsi que l'élaboration d'une carte d'éthique et morale, pour les activités politiques et syndicales". "La recherche d'un consensus autour d'une solidarité nationale passe par l'organisation d'un espace de débats constructifs, avec la participation de compétences multisectorielles, issues des différentes franges de la société", a-t-il précisé, appelant "les divergences politiques à céder la place à la recherche de convergences sur les questions sociales et de sécurité nationale". Et de poursuivre "on pourrait imaginer l'organisation d'une conférence de solidarité nationale, impliquant les compétences consensuelles, dans les différents secteurs de la vie sociale", soulignant que "les réflexions issues des ateliers spécialisés feraient l'objet d'adhésion consensuelle, que chaque partie représentée, s'engagerait à respecter, hors de la reprise de la compétition politique". Mettant l'accent sur la situation économique grave de notre pays qui exige l'ouverture du chantier de la débureaucratisation de tout le système, à la recherche d'une transparence des méthodes et procédure fondamentales, le responsable a appelé à "la mise en œuvre d'une véritable politique de décentralisation avec un contrôle a posteriori". Lire aussi : Signature d'une convention-cadre entre la Médiature de la République et le CNDH "L'outil informatique peut permettre d'éliminer la bureaucratie et mettre tous les citoyens sur le même pied d'égalité, grâce à des relations à distance, impersonnelles", a-t-il soutenu. S'attaquer à la bureaucratie consiste à saper sa logique, ses assises et son mode opératoire, a-t-il encore dit, ajoutant que "l'éducation de nos enfants passe nécessairement par les valeurs familiales prodiguées à savoir, l'honnêteté et le comportement exemplaire dans les actes de vie". L'école doit enseigner les valeurs universelles de rigueur de transparence et de travail, alors que l'université forme le citoyen cadre de demain à gérer avec sincérité, honnêteté et respect de la légalité nationale des lois de la République, a fait savoir M. Karim Younes. Par ailleurs, le médiateur de la République a rappelé que ce Front national de solidarité doit avoir pour socle le respect des droits de l'homme car ils son indissociables, interdépendants et intimement liés, ajoutant, dans ce sens, "deux valeurs clés constituent le fondement des droits de l'homme, à savoir la dignité et l'égalité". Le médiateur de la République n'a pas omis d'adresser ses félicitations à la corporation de la presse à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, affirmant que "la liberté d'expression et de la presse sont à même de garantir la libre circulation des informations et des idées". Les journalistes sont conscients de la mission qui leur a été assignée, à savoir la promotion de la paix consacrée par la charte d'éthique professionnelle, a ajouté M. Younes, appelant l'ensemble des journalistes à "faire face à l'incitation à la haine, sous toutes ses formes, et le discours de la violence qu'elle soit verbale ou écrite".